Maladie des implants mammaires et syndrome ASIA

Article publié le 20 février 2022
La possibilité que des implants mammaires puissent générer des problèmes de santé est un sujet de discussion scientifique de longue date. Cette thématique fait débat depuis des décennies, mais ce n’est que depuis quelques années qu’on observe aux USA la montée en puissance des plaintes des femmes concernées, qui se sont aperçues avoir déclenché un ensemble de symptômes à la suite d’une pose de prothèses mammaires, plus ou moins rapidement. Le phénomène a notamment été permis et amplifié par les réseaux sociaux, ce qui n’a pas manqué de donner de l’eau au moulin de ceux en faveur des implants, critiquant le mouvement. Les prothèses mammaires peuvent être posées à visée esthétique ou à la suite d’une ablation, comme dans le cadre d’un cancer du sein, ou pour malformation. Cet ensemble de symptômes est regroupé par les patientes et certains professionnels sous la dénomination de « maladie des implants/prothèses mammaires » (breast implant illness ou BII). L’ensemble des symptômes a été lié au syndrome ASIA (autoimmune/inflammatory syndrome induced by adjuvants) ou syndrome de Shoenfeld. Actuellement, cette maladie n’est pas reconnue comme un diagnostic médical officiel. Il n’y a pas de consensus scientifique mais beaucoup de femmes et de praticiens en sont persuadés, leurs implants les ont rendues malades. Dois-tu t’inquiéter si tu es concernée ? Les implants mammaires Il existe plusieurs types de prothèses mammaires : Les formes et textures sont aussi variables selon le résultat souhaité. En 2010, l’Afssaps (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) décide de retirer du marché les prothèses mammaires du fabricant des PIP (Poly Implant Prothèse). En effet, grâce au travail d’investigation d’un journaliste, ainsi qu’à la dénonciation d’anciens employés du groupe, l’Afssaps a fini par mettre le nez dans les affaires du PDG. Les types de silicone utilisés pour fabriquer le gel à destination des implants étaient tout simplement frauduleux et non déclarés. Le PDG avait fait le choix de falsifier les documents officiels. Chose importante à savoir également, les produits de santé ne subissent pas les mêmes contrôles que la mise sur le marché d’un médicament… La manœuvre est facile ! Tu peux en apprendre davantage ici : Les prothèses mammaires PIP : les données du scandale. De plus, les effets secondaires potentiels des implants mammaires en silicone bien connus sont la contracture capsulaire, les réactions allergiques et les maladies auto-immunes, ainsi qu’une forme rare de cancer du système lymphatique (Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé à l’implant mammaire, dit LAGC-AIM) que souligne les experts de l'Institut national du cancer en février 2019 : Il existe un lien clairement établi entre la survenue de cette pathologie et le port d’un implant mammaire. Le groupe souligne que la fréquence de cette complication est cependant très faible. Compte-tenu de la difficulté à déterminer le nombre de femmes porteuses d’implants mammaires, et de la sous-notification potentielle des cas de LAGC-AIM, l’estimation de son risque ne peut être que très approximative. Il est variable selon les études et les pays. En France, actuellement, une dizaine de cas est recensée chaque année. Parallèlement, environ 67 000 implants y sont vendus en moyenne annuellement. Le syndrome ASIA ou de Shoenfeld Le Professeur israélien Yehuda Shoenfeld, médecin et chercheur dans le domaine de l’auto-immunité, a proposé en 2011 une définition de ce syndrome ASIA (ou syndrome de Shoenfeld), accompagné de sa consœur le Professeur Nancy Agmon-Levin. Ils ont alors érigé les critères diagnostiques suivants : Pour qu’un syndrome ASIA soit cliniquement envisageable, il faut réunir soit : Tout problème de santé qui se déclarerait après utilisation d'un adjuvant (silicone, sels d'aluminium, agents infectieux…) pourrait donc être analysé à la lumière des critères ASIA, y […]

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