La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie pouvant se révéler particulièrement handicapante. L'arsenal thérapeutique n'est également pas anodin : le traitement médicamenteux repose bien souvent sur la prise d'anti-inflammatoires puissants, qui ont des effets secondaires notables. Ce peut être l'escalade dans le sens où l'organisme développe une accoutumance à ces médicaments, ce qui pousse à augmenter le dosage pour continuer de ressentir un soulagement de la douleur. Jamais en consultation médicale n'est abordée la question de l'alimentation et de l'hygiène de vie pourtant, tu t'en doutes bien, il existe plein de possibilités pour te soulager. Encore mieux ! Certaines personnes arrivent à normaliser la situation. Comme pour toute maladie, chercher à comprendre la cause profonde est le premier pas vers le succès, et en médecine fonctionnelle, on cherche à partir dans cette direction bien plus logique. J'ai donc décidé de te rédiger cet article pour te présenter mon propre protocole que j'applique avec mes patients. J'ai élaboré ce programme en fonction de ce que dit la recherche, et on sait déjà pas mal de choses sur la SA, donc commençons par là !
Il s'agit d'une maladie inflammatoire chronique qui appartient à la famille des spondylarthrites, dont elle est la plus répandue. C'est donc une forme d'arthrite qui affecte principalement la colonne vertébrale. Elle entraine une inflammation des vertèbres (articulations de la colonne vertébrale) qui peut provoquer une douleur et un inconfort graves et chroniques. Dans les cas plus avancés, cette inflammation peut entraîner une ankylose, c'est-à-dire une nouvelle formation osseuse dans la colonne vertébrale, provoquant la fusion de sections de la colonne vertébrale dans une position fixe et immobile (et donc invalidante).
La spondylarthrite ankylosante peut également provoquer une inflammation, des douleurs et des raideurs dans d'autres parties du corps telles que les épaules, les hanches, les côtes, les talons et les petites articulations des mains et des pieds. Parfois, les yeux peuvent être touchés (appelés iritis ou uvéite) et, plus rarement, les poumons et le cœur.
La caractéristique principale de la spondylarthrite ankylosante est l'atteinte des articulations sacro-iliaques au cours de la progression de la maladie. Les articulations sacro-iliaques sont situées à la base de la colonne vertébrale, là où elle est reliée au bassin.
L'évolution de la spondylarthrite ankylosante varie considérablement d'une personne à l'autre. Il en va de même pour l'apparition des symptômes. Bien que les symptômes commencent généralement à apparaître à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte (entre 17 et 45 ans), ils peuvent survenir chez les enfants ou bien plus tard dans la vie.
Les points globaux pris en compte lors d'un diagnostic de SA sont :
Un rhumatologue est généralement le spécialiste qui diagnostique la spondylarthrite ankylosante, car ce sont des médecins spécifiquement formés pour diagnostiquer et traiter les troubles qui affectent les articulations, les muscles, les tendons, les ligaments, le tissu conjonctif et les os. Un examen physique approfondi, y compris des radiographies, des antécédents médicaux individuels et des antécédents familiaux de SA, ainsi que des analyses de sang (y compris un test pour HLA-B27) sont des facteurs permettant de poser un diagnostic.
La caractéristique de la spondylarthrite étant l'érosion et l'inflammation des articulations sacro-iliaques, l'utilisation de rayons X conventionnels pour détecter cette implication peut être problématique car il peut falloir sept à dix années de progression de la maladie avant que les changements dans les articulations sacro-iliaques ne soient suffisamment graves pour apparaître. Une autre option plus fine consiste à utiliser l'IRM, mais elle a un coût certain qui ne se justifie pas systématiquement.
Un examen physique consiste à rechercher des sites d'inflammation. Ainsi, votre médecin vérifiera probablement la douleur et la sensibilité le long du dos, des os du bassin, des articulations sacro-iliaques, de la poitrine et des talons. Au cours de l'examen, votre médecin peut également vérifier les limitations de la mobilité de la colonne vertébrale dans toutes les directions et toute restriction de l'expansion de la poitrine.
D'autres symptômes et indicateurs sont également pris en compte, notamment des antécédents d'iritis ou d'uvéite (inflammation de l'œil), des antécédents d'infections gastro-intestinales, et des antécédents familiaux de SA, ainsi que la fatigue due à la présence d'inflammation.
Puisqu'il n'y a pas de test sanguin unique pour la spondylarthrite ankylosante, les analyses de laboratoire peuvent ou non être utiles. Une vitesse de sédimentation élevée (VS) et la protéine C-réactive (CRP) sont des indicateurs courants de l'inflammation. Cependant, des niveaux élevés de ces marqueurs ne sont pas présents chez tous les patients atteints de SA et, lorsqu'ils le sont, cela peut provenir d'autres causes bien nombreuses.
Du côté génétique, le gène HLA-B27 est souvent cité. Cela peut être un indicateur très fort dans la mesure où plus de 95% des personnes de la population d'origine caucasienne atteintes de SA sont positives pour HLA-B27. Cependant, près de 80 % des patients atteints de SA des pays méditerranéens et seulement 50 % des patients afro-américains atteints de SA sont HLA-B27 positifs. De plus, il s'agit d'un gène parfaitement normal présent chez 8 % de la population caucasienne. De manière générale, pas plus de 2 % des personnes nées avec ce gène finiront par développer une spondylarthrite.
Le HLA-B27 ne fait donc pas office de critère diagnostic suffisamment valable. Enfin, il n'y a pas d'association entre la SA et le facteur rhumatoïde (associé à la polyarthrite rhumatoïde) et les anticorps antinucléaires (associés au lupus.)
Actuellement, il n'existe aucun remède connu pour la SA, mais il existe des traitements et des médicaments disponibles pour réduire les symptômes et gérer la douleur. Des études récentes montrent que les nouveaux médicaments biologiques peuvent potentiellement ralentir la progression de la maladie chez certaines personnes. Chaque patient étant différent, trouver le traitement le plus efficace peut prendre du temps.
Bien que la cause exacte de la SA soit inconnue, nous savons que la génétique joue le rôle de "terrain fertile" dans la maladie. Les scientifiques soupçonnent d'autres gènes que le HLA-B27 : les chercheurs ont identifié plus de 60 gènes associés à la SA et aux maladies apparentées.
Mais comme tu le sais maintenant, je répète systématiquement qu'une maladie qui aurait une composante génétique ne serait rien sans des facteurs déclencheurs environnementaux, des triggers. Et c'est ici que ça devient intéressant pour nous 😉
Donc, un facteur environnemental déclencheur tel qu'une infection bactérienne, par exemple, est nécessaire pour activer la spondylarthrite ankylosante chez les personnes sensibles (aka prédisposées génétiquement). Une hypothèse classique est que la SA peut commencer lorsque les défenses de l'intestin flanchent et que certaines bactéries passent dans la circulation sanguine, déclenchant des modifications de la réponse immunitaire (hello la porosité intestinale !).
Les facteurs de risque qui prédisposent une personne à la SA comprennent :
Et justement, en parlant de bactérie, l'une d'elles est particulièrement suspectée, il s'agit de Klebsiella pneumoniae. Elle revient souvent dans la littérature comme facteur déclenchant, ou aggravant, de cette maladie. Cette conclusion est basée sur des preuves obtenues dans plusieurs disciplines :
Le mimétisme moléculaire, ou hypothèse de réactivité croisée, est suggéré comme étant le principal mécanisme pouvant lier Klebsiella à l'initiation et au développement de la spondylarthrite ankylosante.
Il existe d'autres bactéries ayant été liées à la SA. Nommons Klebsiella aerogenes, Bacteroides vulgatus, Porphyromonas gingivalis... Je ne sais pas toi, mais je préfère retenir que le problème global est dysbiotique ! Alors, que fait-on à partir de ces infos ?
Le principal substrat nécessaire à la croissance de Klebsiella pneumoniae comprend l'amidon et les glucides complexes. Par conséquent, une consommation accrue d'amidon par des individus génétiquement sensibles, tels que ceux possédant HLA-B27, pourrait augmenter le risque de développer la spondylarthrite ankylosante, ou entretenir la sévérité.
En termes plus simples, une alimentation faible en amidon consiste à fortement diminuer (et je conseille plutôt de supprimer) les aliments apportant de l'amidon : céréales, légumineuses, tubercules, amylacés. Les autres sucres, ceux simples, ne sont pas concernés (exemple : le miel, les fruits - hormis la banane ou la châtaigne - le sucre de coco, les yaourts etc).
Ce peut être suffisant pour améliorer la qualité de vie, comme être insuffisant dans le sens où il faudrait aller plus loin dans l'approche alimentaire. Pour cette dernière option, il peut être judicieux de pousser jusqu'à la cétose nutritionnelle. Pourquoi ? Pour augmenter la production de bêta-hydroxybutyrate qui est une molécule anti-inflammatoire dominante en alimentation cétogène. Tu peux retrouver dans l'onglet Ressources d'Atavi mes fiches relatives à l'alimentation cétogène :
Etant donné qu'une alimentation cétogène élimine de facto toutes les sources d'amidon, c'est un choix plus que judicieux qui a fait ses preuves sur mes patients. Ils gagnent systématiquement en énergie, vitalité, réduction de l'inflammation systémique et bien entendu, moins de douleurs chroniques, ce qui facilite le sommeil et favorise indéniablement une meilleure humeur. Et ces résultats, ça compte !
Bien calibrer la diète a beau être le plus gros du travail et produisant les meilleurs effets assez rapidement, il faut aussi être réaliste : dans certains cas, il faut aller plus loin. C'est ici qu'entrent en jeu les compléments alimentaires et toutes les mesures d'hygiène de vie. Voici les suppléments que je recommande :
Il s'agira de trouver les posologies qui te sont adaptées et de contrôler régulièrement tes taux sanguins de vitamines A et D pour voir où tu en es.
Dernière chose : la photobiomodulation, ou thérapie par la lumière rouge. Il existe parfois des centres proposant des séances dans les grandes villes, mais je trouve qu'il est bien plus pertinent de se munir de sa propre lumière rouge pour réaliser les séances à ta guise. Dans le cadre de la spondylarthrite ankylosante, des séances quotidiennes peuvent être nécessaires, c'est alors bien plus intéressant financièrement (et par gain de temps) d'être directement équipé. Les bains de soleil auront des effets similaires (on en profite donc bien l'été !) ainsi que la pratique du grounding pour limiter l'inflammation.
Je terminerai en ajoutant à cette liste la nécessité de travailler sur son stress et anxiété. Comme tu le sais, ce sont des éléments aggravants dans toute gestion d'une pathologie, qui plus est avec une grosse composante inflammatoire. N'hésite pas à me faire ton retour si tu es atteint d'une SA et que tu as testé l'application de ces conseils 😉
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https://www.gutmicrobiotaforhealth.com/gut-microbiota-may-involved-pathogenesis-ankylosing-spondylitis/
La douleur mammaire chez les femmes est appelée mastodynie ou mastalgie. Elle est principalement associée aux changements hormonaux au cours du cycle menstruel, ce qui la rend cyclique par nature. Bien que la douleur aux seins puisse également être causée par des facteurs non hormonaux tels qu'un traumatisme, une blessure ou un cancer, mes explications se concentreront ici sur la mastodynie cyclique. Les recherches suggèrent qu'environ deux tiers des femmes souffriront de mastodynie à un moment ou à un autre de leur vie. Les douleurs aux seins surviennent le plus souvent dans la seconde moitié du cycle menstruel (après l'ovulation) et peuvent s'accompagner d'un gonflement et d'une sensibilité générale des seins. Le cycle menstruel implique une interaction complexe entre plusieurs hormones ; la prolactine, les œstrogènes et la progestérone sont autant d'hormones impliquées dans les modifications du tissu mammaire. Quelles solutions de soutien à envisager ?
Il a été démontré que l'exercice physique régulier, 3 fois ou plus par semaine, améliore la douleur mammaire. En outre, les femmes qui devaient porter une brassière de sport ont vu leurs symptômes s'atténuer davantage que celles qui recevaient un traitement à base d'hormones synthétiques. L'exercice physique régulier et le port d'une brassière de sport bien ajustée devraient être envisagés.
Certaines recherches ont montré que les femmes qui suivent un régime pauvre en aliments transformés/anti-inflammatoires ou un régime pauvre en graisses peuvent voir leurs symptômes s'atténuer. Un régime à base d'aliments complets et bruts (par exemple, le paléo) peut être utilisé pour réduire l'inflammation et la douleur, tandis qu'un régime pauvre en graisses et riche en fibres peut agir en réduisant les niveaux circulants d'œstrogènes. Personnellement, je ne suggère pas un régime pauvre en graisses car il ne s'attaque pas aux problèmes sous-jacents, et des niveaux plus élevés d'œstrogènes en circulation peuvent être causés par une détoxification déficiente due aux enzymes produites par certaines bactéries (l'augmentation des fibres fermentescibles pourrait donc exacerber ces problèmes).
Qu'en est-il du thé et du café ? Certaines études et rapports anecdotiques ont suggéré qu'une consommation élevée de thé, de café et de boissons contenant de la caféine pouvait être associée à des douleurs mammaires, mais des résultats plus récents n'ont trouvé aucune association. Compte tenu du manque de recherches (et de l'aide apportée par certains thés), je ne recommande pas nécessairement de supprimer le thé et le café, mais comme certaines personnes font état de changements bénéfiques, d'autres peuvent choisir d'expérimenter l'élimination de ces boissons.
Le magnésium est bien documenté pour toute une série de douleurs et de symptômes liés aux menstruations. Certaines études ont également révélé des niveaux inférieurs d'apport en magnésium chez les femmes souffrant de mastodynie. Sur cette base, l'utilisation de 300 à 600 mg de magnésium par jour (sous une forme bien absorbée telle que le glycinate) peut être bénéfique, et l'utilisation de magnésium topique peut être envisagée, en massages doux sur les seins.
Le gattilier s'est avéré efficace pour réduire les douleurs mammaires dans les études, améliorer les taux hormonaux et être aussi efficace que les médicaments AINS. La plupart des études ont utilisé des extraits standardisés, généralement de l'ordre de 20 à 40 mg par jour pendant 12 semaines. Si l'extrait standardisé n'est pas disponible, un supplément d'environ 800 mg de baies séchées de gattilier est une alternative.
Les graines de lin contiennent des composés œstrogéniques qui se lient aux récepteurs des œstrogènes, ce qui leur confère un effet à la fois pro et anti-œstrogénique. Des études ont généralement montré qu'environ 25 mg de graines de lin moulues par jour semblent réduire les douleurs mammaires. En raison de cet effet œstrogénique mixte, j'ai tendance à ne pas utiliser personnellement les graines de lin avec mes patients, mais leur impact notable dans les études mérite d'être mentionné.
L'huile d'onagre est riche en AGL (acide gamma-linolénique), qui peut exercer des effets anti-inflammatoires, mimer l'action de prostaglandines et de régulateurs hormonaux. Des études ont montré qu'une dose d'environ 2 000 mg d'huile d'onagre était efficace pour réduire les douleurs mammaires et qu'elle pouvait être aussi efficace, voire plus, que les médicaments hormonaux. Il convient donc de souligner que de nombreuses personnes consomment 25 à 50 grammes d'oméga 6 par jour ; ainsi, bien que nous ne souhaitions pas une consommation excessive d'oméga 6, l'élimination complète ne devrait pas être l'objectif à atteindre.
Un certain nombre d'études ont montré que la camomille réduisait les douleurs mammaires grâce à ses effets anti-inflammatoires et modulateurs du GABA, et que la cannelle réduisait les règles douloureuses et les douleurs mammaires cycliques. La consommation de 1 à 2 tasses de tisane à la camomille ou à la cannelle, préparée à partir de 2 cuillères à café de feuilles de camomille ou de 1 cuillère à café de cannelle peut être bénéfique.
Certaines études de moindre envergure ont montré que l'acupuncture pouvait contribuer à soulager les douleurs mammaires et d'autres douleurs liées aux hormones. Bien que des recherches plus approfondies soient en cours sur les douleurs mammaires cycliques, l'expérimentation de l'acupuncture pourrait s'avérer bénéfique dans certains cas.
Exercice régulier avec un soutien-gorge de sport bien ajusté
Pour conclure, si la douleur mammaire ne disparaît pas avec les interventions ci-dessus, il peut y avoir des problèmes bactériens ou inflammatoires sous-jacents. Il est fréquent que le SIBO et d'autres proliférations bactériennes interagissent avec l'équilibre hormonal, et il peut s'avérer nécessaire d'y remédier dans certains cas).
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L’idée de rédiger cet article m’est venue à la suite du webinaire que Marine et moi-même avons mené, celui sur l’intérêt du système nerveux pour une bonne santé. Je me suis dit que vous préparer un contenu sur les plantes incontournables pour la santé mentale permettrait d’aller plus en profondeur du sujet. Il existe beaucoup de possibilités avec les plantes, et j’adore les utiliser dans mes suivis. En particulier, dans le cadre de la santé mentale, l'anxiété et du surmenage. C'est une demande grandissante de la part des patients, de plus en plus conscients des effets secondaires de certains médicaments, et qui souhaitent opter pour les options naturelles. Présentation de plantes probantes prouvées par la science.
On commence par les plantes qui permettent d’atténuer le stress et l’anxiété, des sentiments que nous expérimentons tous au cours de notre vie, et qui sont malheureusement de plus en plus courants dans notre société, avec les responsabilités que l’on a, les injonctions sociales, nos emplois du temps chargés etc. Des plantes peuvent t’aider à améliore ton anxiété en ayant une action directe sur les neurotransmetteurs, en particulier le GABA. On dit alors qu’elles sont calmantes, apaisantes, et souvent sédatives.
piper methysticum
La particularité du kava-kava est d’avoir une action calmante sur le corps et l’esprit, tout en conservant l’acuité mentale, donc il n’y a pas forcément cet effet de somnolence, de lenteur que l’on peut avoir avec d’autres plantes ou les médicaments anxiolytiques. Ça ne « casse pas » entre guillemets. Il existe pas mal d'essais cliniques ayant conclu à son efficacité pour réduire l'anxiété (ayant été comparée aux benzodiazépines), tout en augmentant les facultés mentales. On consomme le kava-kava en tisane, teinture et gélules.
withania somnifera
L'ashwagandha (ou ginseng indien) est une plante largement connue de nos jours, popularisée à travers les réseaux sociaux et sociétés de compléments alimentaires naturels. Cet adaptogène est utilisé pour réduire les effets du stress sur l'organisme, et parfois pour améliorer la fonction thyroïdienne (hypothyroïdie subclinique). Elle possède des effets calmants et sédatifs sur le système nerveux, ce qui facilite la réduction de la perception du stress et de l'anxiété. Généralement, l'ashwagandha est consommée en gélules ou en décoction.
passiflora incarnata
Des études contrôlées sur la passiflore sur le système nerveux central ont démontré que cette fleur est capable de réduire l'anxiété. Elle présente également de grands effets analgésiques, c'est pourquoi son utilisation pour les règles et le syndrome prémenstruel est aussi prisée. Mais surtout, elle est réputée pour son pouvoir de lutte contre l'insomnie et les troubles du sommeil. La passiflore diminue également les problèmes émotionnels et comportementaux chez les enfants anxieux. Elle s'utilise en infusion, gélules et teinture.
centella asiatica syn. hydrocotyle asiatica
Appelée centella asiatica, centelle, hydrocotyle asiatica ou gotu kola, cette plante ayurvédique est relaxante. Le gotu kola s'est avéré efficace dans le traitement du trouble anxieux généralisé et la réduction du stress. Il augmente les niveaux de GABA, booste l'acétylcholine et permet de lutter contre le stress oxydatif et l'inflammation dirigés contre le système nerveux. Toutefois, il existe certaines contre-indications, notamment la grossesse, l'infertilité, des allergies et certains troubles métaboliques. A évaluer avec son professionnel de santé. La plante est consommée comme crudité dans certains pays, et en tisane.
leonurus cardiaca
L'agripaume est depuis des siècles utilisée en Europe pour traiter l'anxiété et les troubles de la circulation sanguine. En effet, elle est hypotensive (donc prudence dans son utilisation) et anti-coagulante (déconseillée aux personnes traitées par AVK). Elle réduit les symptômes d'anxiété et de dépression en agissant sur les niveaux de GABA. En outre, elle est neuroprotectrice. L'agripaume se consomme en tisane, gélules et teinture, et sera déconseillée aux femmes ayant des règles abondantes, et la femme enceinte.
La dépression légère peut bénéficier d'une posologie intelligente de plantes qui ont montré leurs effets sur ce trouble. Cela pourrait permettre de diminuer la grande prescription d'anti-dépresseurs, qui parfois sont peu efficaces ou sédatent trop le patient. Les plantes suivantes énumérées équilibrent le moral, stabilisent les sautes d’humeur et soulagent la dépression légère.
hypericum perforatum
L'une des plantes ayant le plus retenu l'attention des chercheurs et ayant fait l'objet d'essais cliniques sérieux et méta-analyses. Le millepertuis possèdent bien des bénéfices, dont celui majeur de diminuer la dépression légère à modérée (démontré comme aussi efficace que le Prozac®, mais sans les effets secondaires). Son utilisation associée à la thérapie par la lumière rouge a montré des effets impressionnants. Il exerce également des effets neuroprotecteurs utiles. La posologie adaptée pour la dépression doit être supervisée par un thérapeute aguerri, grâce à une teinture ou en gélules standardisées. Il est capital de ne pas se supplémenter en millepertuis dès lors que tu prends déjà un antidépresseur.
crocus sativus
L'un de mes favoris ! Le safran a bénéficié d'essais cliniques concluants concernant la dépression, la maladie d'Alzheimer et les troubles obsessionnels compulsifs (TOC). La crocine (principe actif principal) exerce ses effets sur le cerveau en augmentant la sérotonine et dopamine. J'adore également utiliser le safran dans le cadre des troubles du sommeil (teinture, gélules).
actaea racemosa syn. cimicifuga racemosa
Une grande amie de la santé de la femme. L'actée à grappes est particulièrement intéressante pour les changements d'humeur liés au cycle menstruel de la femme, mais aussi au cours de la ménopause. Elle permet par exemple d'atténuer l'irritabilité connue par certaines au cours du syndrome prémenstruel (SPM), mais également les douleurs expérimentées. Chez la femme en périménopause, elle apaise l'anxiété, les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et limite la nervosité qui sont liés à la chute des hormones. Elle s'utilise en décoction, gélules, teinture… A ta guise !
scutellaria lateriflora
La scutellaire a montré une amélioration significative de l'humeur chez 43 volontaires au cours randomisée en double aveugle. Sous forme de tisane, teinture ou capsules, les flavonoïdes clés de la scutellaire (baicaline, scutellarine) montrent leurs effets antidépresseurs et neuroprotecteurs. Elle comporte également naturellement de la sérotonine et mélatonine.
salvia sclarea
Très prisée par les aromathérapeutes, la sauge sclarée bénéficie déjà d'une réputation solide pour améliorer le stress, l'anxiété et la dépression, en jouant notamment sur la sérotonine et la dopamine. Elle est aussi utilisée pour les douleurs menstruelles. Son utilisation pour la santé mentale est efficace grâce à son huile essentielle utilisée en inhalation. Elle permet d'abaisser le cortisol et augmenter la sérotonine. Elle diminue la tension artérielle (attention donc à ceux qui ont déjà une tension basse). Son effet antidépresseur a été comparé à celui de la Fluoxetine®.
albizia julibrissin
L'albizia possède des propriétés sédatives, lui conférant des pouvoirs de lutte contre l'anxiété et le stress, grâce à la quercétine et isoquercitrine. L'albizia est efficace pour remonter le moral et soulager la dépression. Elle agit sur les niveaux de sérotonine et GABA cérébraux. La littérature ne fait état d'aucun effet indésirable. La posologie typique se fait sous forme de poudre, de tisane ou de teinture.
Parmi les quêtes bien-être, certains peuvent chercher à atteindre des états de conscience "supra", de pleine conscience et de sérénité intérieure bien ancrée. Il existe des plantes qui permettent d'atteindre ses effets (en toute légalité), ce sont des plantes dites psychotropes. Elles modifient notre conscience de manière positive et peuvent représenter une stratégie dans sa pratique de la méditation, travail d'introspection, recherche d'exaltation et d'inspiration, ou tout simplement pour développer nos émotions et perception du monde en tant qu'êtres doués de raison. Bien entendu, il ne s'agit pas ici de t'énumérer des plantes classées dangereuses ou possédant de forts effets psychotropes (de type hallucinations, visions etc) qui sont parfois utilisées par des tribus lors de cérémonies. C'est très intéressant, mais ce n'est pas le sujet.
En aromathérapie, les huiles essentielles d'agrumes sont réputées pour leurs effets apaisants sur le mental. Il s'agit ici de l'orange, citron jaune, citron vert, pamplemousse et bergamote. Pour expliquer ces effets, les agrumes contiennent du diméthyltryptamine (DMT), une substance psychotrope qui leur confèrent leur pouvoir feel good. Ces fruits contiennent aussi des flavonoïdes qui agissent sur notre cerveau et ont été démontré comme agissant sur la neuroplasticité, la dopamine et sérotonine. Attention toutefois à l'utilisation du pamplemousse pour ceux qui doivent prendre des médicaments (consulte toujours ton médecin).
boswellia serrata, boswellia sacra
Oui, l'oliban, ce que l'on brûle dans les églises lors des cérémonies. Cette résine à l'odeur suave et mémorable a des pouvoirs notables sur la conscience. J'ai personnellement eu l'occasion d'en prendre au cours de plusieurs mois et je peux attester du calme d'esprit apporté. Il y a plein d'autres vertus, comme la diminution des troubles digestifs et douleurs articulaires. Les acides boswelliques et l'acétate d'incensole agiraient comme des neuroprotecteurs d'après des études. Le frankincense agit sur différents neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine, acétylcholine...) et l'administration de choix pour des effets sur l'humeur est la prise de résine en gélules.
artemisia vulgaris
Une plante qui pousse très bien par chez nous, en Europe. Elle possèdes effets sur la digestion et les fonctions cognitives en raison de son action sur l'acétylcholine. On lui doit certains effets psychotropes en raison de sa capacité à altérer la sérotonine et le système cannabinoïde. Son usage est strictement interdit au cours de la grossesse (abortive) et allaitement. Les personnes atteintes d'épilepsie et d'allergies devront d'abord demander conseil auprès de leur médecin. Lorsque je l'utilise en tant que teinture antiparasitaire (super intéressante), je sens rapidement ses effets sur mon esprit, plus "stone" et détendu. Pour un effet très doux et léger, la tisane est plus adaptée et il est recommandé de ne pas l'utiliser en continu.
nepeta cataria
Son surnom de "herbe aux chats" lui vient de sa senteur dégagée, qui ressemble aux phéromones et qui excitent les félins. La cataire a également du pouvoir sur nous : relaxation et euphorisante. Des effets cliniques ont montré une amélioration de l'anxiété et de la dépression chez l'Homme. Elle agit sur les récepteurs opioïdes, sans les effets néfastes des médicaments à base d'opium ou les drogues. Pour se détendre, l'infusion est toute indiquée.
artemisia absinthium
Une cousine de l'armoise commune. Bien que les études sur cette plante se soient spécifiquement concentrées sur ses effets favorables à la maladie de Crohn et l'arthrite, l'absinthe possède d'autres secrets. Baudelaire raffolait de cette fameuse boisson alcoolisée fabriquée à partir de la plante pour assouvir son besoin de créer et écrire des poèmes (avec l'opium !). Les mêmes mises en garde que pour l'armoise commune s'applique, y compris une durée d'utilisation limitée et la consommation par tisane pour une action faible. Mais l'absinthe a plusieurs choses à offrir : amélioration de la mémoire, effet calmant (GABA), neuroprotection et lutte contre la neuroinflammation.
lactuca virosa
Moins connue, la laitue vireuse, ou laitue sauvage, est pourtant répandue sur les sols européens. Elle possède des effets analgésiques semblables à l'Ibuprofène®. Son administration en teinture sera plus efficace que la tisane. Son administration doit être limitée à de faibles doses car elle peut se révéler toxique (vertiges, tachycardie). Il est conseillé de consulter un thérapeute confirmée pour celle-ci. A petites doses adaptées, elle est sédative, améliore les fonctions cognitives et les insomnies.
Les plantes sont des alternatives puissantes et efficaces, c'est pourquoi leur administration doit être maniée avec précaution et idéalement encadrée par un thérapeute compétent. En effet, de fortes interactions entre certaines sont possibles, et encore davantage avec des médicaments. Demande toujours l'avis d'un professionnel de santé.
Egalement, leur utilisation ne te dispense pas de travailler plus en profondeur sur le pourquoi du comment, c’est-à-dire que si tu as des troubles du sommeil ou beaucoup d’anxiété, il est impératif de travailler sur les causes profondes qui génèrent ces désagréments. Elles sont une excellente béquille, peuvent former entre elles de belles synergies et un soutien pour traverser des périodes difficiles, mais ton objectif premier doit toujours être de traiter le problème à la racine.
PERRY N., PERRY E. (2018). Your brain on plants. Experiment.
Pour beaucoup, et parce qu’on nous l’a répété durant des dizaines d’années, l’athérosclérose est une maladie où les artères se bouchent à cause d’une accumulation de cholestérol dans la paroi, ce qui finit par causer une obstruction et donc un accident cardiovasculaire. Depuis des années donc, on ne cesse d'entendre qu'il faut éviter de consommer du cholestérol. Si seulement c'était aussi simple… Ce cholestérol, ce n’est qu’une infime partie de l’histoire ! Comme je l’ai toujours dit, le cholestérol, c’est celui qui « s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment » et qui est accusé d'être responsable d'un évènement, alors qu'il est un dommage collatéral d'une inflammation généralisée. Dans cet article, je vais faire mon possible pour t’expliquer au mieux la progression de l’athérosclérose, comment cette plaque d’athérome se forme et à cause de quoi.
L’endothélium vasculaire est une fine couche unicellulaire qui forme la paroi interne des vaisseaux sanguins. En tant que barrière épithéliale, l'endothélium remplit plusieurs rôles extrêmement importants, non seulement dans la santé et la fonction cardiaque, mais aussi dans le fonctionnement de tout notre corps, y compris notre cerveau :
Définition de l'Académie de médecine : C’est une maladie se présentant, selon la définition de l’OMS en 1958, comme une « association variable de remaniements de l’intima des grosses et moyennes artères, consistant en une accumulation segmentaire de lipides, de glucides complexes, de sang et de produits sanguins, de tissu fibreux et de dépôts calcaires, le tout accompagné de modifications de la média ».
L’athérosclérose, c’est donc la maladie, dont la cause est la formation d’une plaque d’athérome.
A l’origine, une lésion initiale forme au sein de l’intima de la paroi artérielle (grosse ou moyenne) des foyers se présentant comme une flaque ou une bouillie lipidique faite d’un mélange de cholestérol, d’esters de cholestérol (voir mon cours) et de phospholipides et entourées de macrophages spumeux, de lymphocytes, de liquides extracellulaires hétérogènes.
Le début de la formation de la plaque ne peut s’effectuer qu’à un endroit de l’endothélium lésé (brèche ouverte dans l’intima). S’y accumulent alors des lipoprotéines LDL-cholestérol qui s’oxydent avec le temps. Leur oxydation va stimuler le recrutement de macrophages (cellules immunitaires "éboueurs") pour les phagocyter. A force, les macrophages se transforment en cellules dites spumeuses (gorgées de lipides). Ces macrophages spumeux logés dans l’intima maintiennent un état inflammatoire en sécrétant des cytokines. Cela favorise le recrutement d’autres monocytes et leur adhésion à l’intima.
Au fur et à mesure, des stries lipidiques se forment, comme des couches qui se superposent. Les cellules musculaires lisses de la paroi ont proliféré, tandis que le nombre de cellules spumeuses augmente. A ce stade, les stries sont visibles dans la lumière vasculaire, parallèles les unes aux autres. Ces lésions sont fréquentes, se forment tôt dans la vie et peuvent régresser ou progresser en plaques. Ce stade est dit pré-athéromateux et est asymptomatique.
La plaque naissante concentre en son sein l’athérome, un centre lipidique, constitué de lipides intra et extracellulaires obtenus après dégénérescence des cellules spumeuses (cholestérol libre, cholestérol estérifié, phospholipides).
Autour de cet athérome va se former une chape fibreuse, une sclérose (scleros = dur). Cette chape est rigide, fibreuse, fabriquée par les cellules musculaires lisses, autour de l’athérome. Elle est constituée de collagène, protéoglycanes et élastine, et sert à séparer ce cœur lipidique de la média et endothélium. C’est un mécanisme de défense pour préserver les structures environnantes. La progression de la plaque est un procédé très lent. Une plaque prendra des années, voire des décennies, à se former.
Cette progression va petit à petit obstruer la lumière vasculaire en s’épaississant. La plaque compliquée est susceptible de provoquer des manifestations physiologiques (fatigue, anévrisme, thrombose, sténose).
Selon de récentes recherches, la dysfonction endothéliale jouerait un rôle important dans le développement de l’athérosclérose.
La dysfonction endothéliale fait référence à la diminution de la production ou de la disponibilité de l'oxyde nitrique (NO), ainsi qu'à un déséquilibre des facteurs de relaxation et de contraction libérés par l'endothélium.
Le dysfonctionnement endothélial peut résulter d'une blessure ou d'un dommage de l'endothélium. Les causes courantes de dysfonctionnement endothélial peuvent inclure :
Comme dans l'intestin, ou le cerveau, le système vasculaire possède aussi une barrière (endothélium vasculaire) composée de cellules endothéliales (qui comportent des cavéoles) et de jonctions serrées. Les cavéoles régulent également la signalisation de l'oxyde nitrique (NO) et du calcium dans l'endothélium. Les jonctions serrées jouent un rôle dans la perméabilité vasculaire. Tout en agissant comme une porte, certaines molécules sélectionnées peuvent passer à travers. Une jonction serrée compromise pourrait entrainer une perméabilité vasculaire compromise. Un dysfonctionnement endothélial peut survenir, entrainant la propagation d'agents pathogènes dans diverses parties du corps, avec des conséquences désastreuses possibles.
Des niveaux chroniquement élevés de cortisol peuvent être une source de dysfonctionnement endothélial, face au stress. Notre cerveau, ou plus précisément l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) est la triade responsable de la cascade d'évènements dans le corps dès qu'une menace est ressentie. En ce qui concerne la santé cardiaque, le stress mental prolongé a été lié à :
Le tonus vasculaire est également augmenté. Cela entraine une constriction des vaisseaux sanguins qui augmente le flux sanguin et la pression artérielle.
La première ligne de défense de l'endothélium contre le dysfonctionnement endothélial est une fine couche protectrice semblable à un gel, d'un aspect chevelu : le glycocalyx . Cette couche se trouve du côté de la lumière vasculaire, et sépare le sang et l'endothélium.
Le glycocalyx endothélial limite l'accès aux cellules endothéliales. Il empêche les composants de votre sang tels que les lipoprotéines, les leucocytes et les plaquettes activées d'avoir un accès illimité à l'endothélium. Cette couche a également une fonction anti-inflammatoire ainsi qu'une protection contre la thrombose. Cela, il le fait en hébergeant certaines protéines :
En bref, l'endothélium est sûr tant que la couche de glycocalyx endothélial est intacte. Cependant, lorsque le glycocalyx est compromis et que la couche endothéliale est exposée, on risque :
Les facteurs ci-dessus peuvent finalement conduire à la formation d'une plaque qui adhère aux parois des vaisseaux sanguins.
Une glycémie élevée est la principale ennemie du glycocalyx, qu'elle peut détruire. L'alimentation joue donc un rôle très important dans une couche endothéliale saine, car lorsque la couche de glycocalyx se décompose, les cellules endothéliales perdent leur bouclier protecteur et deviennent vulnérables.
Donc, tu l'auras compris, le cholestérol est loin d'être le grand méchant responsable. Il ne peut tout simplement pas s'accumuler et s'oxyder dans la paroi vasculaire sans au départ une "lésion" endothéliale. Les mesures nutritionnelles et d'hygiène de vie sont les remparts les plus efficaces, mais également les plus sous-utilisés, en ce qui concerne la prévention et la prise en charge des maladies cardiovasculaire. Atavi est donc là aussi pour t'apprendre à prévenir ces problèmes de santé, mais également pour t'enseigner comment les détecter dans tes analyses de sang de façon précoce et efficace. C'est pourquoi Sébastien et moi-même te proposons un webinaire à venir intitulé : Évaluer le risque cardiovasculaire. Nous comptons te présenter les marqueurs hyper intéressants pour évaluer la santé cardiovasculaire, et qui sont malheureusement bien trop rare en routine. On a hâte de te présenter ça ! 😀
https://presse.inserm.fr/comment-les-arteres-se-protegent-elles-de-latherosclerose/29553/
Reitsma, Sietze et al. “The endothelial glycocalyx: composition, functions, and visualization.” Pflugers Archiv : European journal of physiology vol. 454,3 (2007): 345-59. doi:10.1007/s00424-007-0212-8
Van den Berg, Bernard M et al. “The endothelial glycocalyx protects against myocardial edema.” Circulation research vol. 92,6 (2003): 592-4. doi:10.1161/01.RES.0000065917.53950.75
Un vaste monde que celui du système immunitaire… Et de ses réactions ! Le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA) en est un excellent exemple. Les personnes souffrant de ce syndrome peuvent avoir un quotidien difficile et handicapant. Souvent confondu avec l’intolérance à l’histamine, il ne s’agit pourtant pas de la même chose. Bien qu'une personne puisse souffrir des deux conditions, elles sont distinctes car elles n’impliquent pas les mêmes problématiques. Cet article vise à te fournir des indications précises sur les mécanismes de chaque condition, leurs symptômes et causes impliquées, pour les différencier, bien entendu, après avoir écarté d’autres étiologies. On fait le point.
Disclaimer : les symptômes cités peuvent être totalement dus à autre chose que ces deux conditions. Il est très important de consulter ton médecin pour déceler un éventuel autre problème de santé. Une fois que toutes les pistes ont été envisagées et écartées, alors on peut légitimement se poser la question d’un SAMA et/ou intolérance à l'histamine.
Les mastocytes sont un élément important de notre système immunitaire. Ils sont situés dans chaque organe et tissu conjonctif du corps. Lorsque les mastocytes détectent un stress, une blessure, des toxines ou une infection, ils libèrent des substances chimiques spécifiques (médiateurs) qui déclenchent une réponse immunitaire. Imagine-les comme nos gardes du corps !
Lorsque les mastocytes fonctionnent correctement, ils nous aident. Lorsque les mastocytes sont agités ou trop réactifs, le système immunitaire se dérègle et commence à attaquer l'organisme, déclenchant des processus auto-inflammatoires.
Ils sont capables de libérer de l’histamine pour nous défendre contre des éléments pathogènes (virus, bactéries, moisissures, toxines, allergènes, parasites) ou indésirables. Les mastocytes sont présents dans presque tous les tissus de l’organisme, ce qui explique la variété de symptômes possibles en cas de dérèglement.
Nos mastocytes ont plus de 200 types de récepteurs différents. Ils réagissent à tout ce qui se passe à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de notre corps, en libérant des substances chimiques appelées médiateurs mastocytaires. Quelques exemples :
Les médiateurs relâchés par les granules mastocytaires ont des rôles importants pour notre fonction immunitaire, en tant que première ligne de défense. Ils permettent :
Et bien d’autres choses. Par exemple, pour l’inflammation, comme lorsque l’on se coupe le doigt, ils permettent le recrutement sur place d’autres molécules, en facilitant la vasodilatation (apport sanguin augmenté, et donc plus de cellules immunitaires recrutées sur place). Après quoi, les mastocytes se stabilisent et cessent de libérer leurs médiateurs mastocytaires.
L’histamine est un amine. Les mastocytes sont le principal producteur d'histamine et expriment aussi des récepteurs à histamine à leur surface. L'activation des récepteurs par leurs stimulants respectifs, tels que les allergènes, peptides du complément, neuropeptides etc, stimulent nos mastocytes, et donc la libération d'histamine. L'histamine peut également être produite par les basophiles et d'autres cellules immunitaires, mais des concentrations d'histamine beaucoup plus élevées peuvent être trouvées dans la muqueuse intestinal, la peau et les tissus bronchiques (où il y a beaucoup de mastocytes qui patrouillent). L'histamine régule pléthore de processus physiologiques et physiopathologiques.
Il existe plusieurs récepteurs à histamine différents dans le corps, qui expliquent ses effets :
Récepteurs | Localisation | Effets physiologiques principaux |
---|---|---|
Récepteur H1 | Cerveau, muscles lisses, peau, tractus gastrointestinal et urogénital, médullosurrénale, système immunitaire et cœur | →Contraction des muscles lisses →Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire |
Récepteur H2 | Cerveau, muscles lisses, peau, tractus gastrointestinal et urogénital, médullosurrénale, système immunitaire et cœur | →Inhibition du chimiotactisme des basophiles →Sécrétion gastrique d'HCl →Sécrétion bicarbonates dans duodénum →Production de mucus (voies respiratoires) |
Récepteur H3 | Largement exprimé dans le cerveau et muqueuse gastrique | →Inhibition de la sécrétion d'acide gastrique →Régulation de la libération de neurotransmetteurs et de leurs effets (neuromodulateur) |
Récepteur H4 | Exprimé sur une variété de cellules immunitaires, la rate, épithélium intestinal, poumons, membrane synoviale, SNC, neurones sensitifs | →Processus inflammatoires tels qu'allergies et asthme |
Tu l’auras compris, notre corps produit de l’histamine, en grande majorité générée par les mastocytes. L’histamine joue un rôle essentiel pour notre système immunitaire. Mais on récupère également de l’histamine via l’alimentation, c’est pourquoi il existe des diètes faibles en histamine. Même notre digestion génère de l’histamine. L’intolérance à l’histamine se produit lorsqu’il y a trop d’histamine dans le corps, en tout cas, plus qu’il ne peut en gérer/dégrader. En effet, une fois son action faite, l’histamine est normalement dégradée par des enzymes spécifiques. Si la quantité d’histamine dépasse continuellement la capacité enzymatique du corps à la dégrader, on obtient une surcharge, et donc des symptômes.
Il existe un certain nombre de facteurs différents qui peuvent provoquer l'accumulation d'histamine. L'un des plus importants est que le corps ne fabrique pas suffisamment d'enzymes qui décomposent l'histamine. Les 2 principales enzymes qui réalisent cette action sont :
Cela peut être dû à :
Il existe des solutions intéressantes et naturelles pour contrôler l’intolérance à l’histamine.
Pour l'histamine que tu obtiens des aliments, la supplémentation en DAO permet de soutenir ton organisme pour qui elle fait défaut, mais je trouve qu'il est important également d'apporter les éléments fonctionnels de la DAO (cofacteurs).
Histamine Block Plus du laboratoire Seeking Health contient de la DAO (porcine) et de nombreux cofacteurs de la HNMT, pour soutenir ta propre production endogène (vitamine C, cuivre, B6...), mais aussi du SAMe !
HistaQuel est un complément qui fournit des composés phytochimiques ayant des propriétés de blocage des récepteurs à histamine, et des fonctions immunomodulatrices : quercétine, extrait de feuille d'ortie, extrait de graine de périlla, graine de cumin noir et flavonoïdes.
Typiquement, la quercétine peut aider à la fois avec l'intolérance à l'histamine et le soutien des mastocytes. De nombreux antihistaminiques à base de plantes contiennent cet ingrédient. La quercétine a été montrée dans des études pour :
Également, l'extrait de graine de périlla peut être bon pour l'intolérance à l'histamine. C'est un antihistaminique naturel. Il peut également aider avec le SAMA. La recherche a montré qu'il peut :
Dans ma pratique, l'association de Histamine Block Plus et HistaQuel donne de bons résultats car ils agissent en synergie.
Réduire la quantité d'aliments riches en histamine dans l’alimentation aide à réduire la charge en histamine de l’organisme. Aussi, il existe également des aliments qui stimulent la libération d’histamine, bien qu’ils n’en contiennent pas spécifiquement. Les aliments les plus riches en histamine sont :
Toutefois, je te recommande de te faire accompagner, puisque chaque cas est différent et l’approche doit être personnalisée, comme toujours. Tu pourras bientôt retrouver des fiches sur ATAVI à ce sujet.
Nous venons de voir que l’intolérance à l’histamine est due à un problème de métabolisme de l’histamine. Le SAMA est différent. Il existe deux formes principales de maladies d'activation des mastocytes :
Ce syndrome englobe un ensemble de symptômes, non attribuables à une pathologie précise et diagnostiquée, en raison de mastocytes trop réactifs. Généralement, en raison d’une exposition chronique à un élément pathogène, ou à cause d’une dysfonction de l’organisme, les mastocytes finissent par être suractivés et l’on devient très sensible à de plus en plus de choses si l'on ne traite pas la cause. Typiquement, cela donne des personnes qui tolèrent de moins en moins d’aliments, compléments alimentaires (même de qualité) et toutes les molécules auxquelles elles sont confrontées dans leur quotidien.
Également, les mastocytes peuvent recevoir un message « erroné » (signalisation cellulaire, récepteurs). Grosso modo, nos récepteurs cellulaires peuvent devenir extrêmement sensibles (cause impliquée) et signaler le mauvais message.
Certains symptômes sont les mêmes que ceux de l'intolérance à l'histamine, mais le SAMA présente des désagréments qui lui sont spécifiques :
Un autre indice du syndrome d'activation des mastocytes est d'avoir des symptômes dans au moins 2 systèmes (ou plus) du corps. Par exemple :
Avec le SAMA, on peut ressentir des réactions dans les 30 minutes suivant le contact avec un déclencheur, comme certains aliments, compléments alimentaires, médicaments, produits ménagers, cosmétiques, particules dans l’air… Ce n’est absolument pas restreint à l’alimentation !
Les réactions des mastocytes peuvent se produire en quelques secondes même, juste après l'exposition à un déclencheur. C'est un signe classique. Toutefois, il peut aussi y avoir des réactions retardées d'heures à quelques jours plus tard avec le SAMA. Donc, on ne peut pas exclure le SAMA uniquement sur ce critère. Mais si tu réagis tout de suite, ça reste un indicateur important de l'implication des mastocytes. Un exemple pourrait être que tu réagis immédiatement à la senteur d'un aliment particulier. Si tel est le cas, il s'agit plus probablement d'une réponse des mastocytes que d'une réponse à l'histamine, tout simplement parce qu'il s'agit de l'ingestion d'aliments riches en histamine qui stimule les symptômes d'intolérance à l'histamine, alors que le SAMA consiste en des sensibilités diverses.
Il est assez courant d’avoir à la fois une intolérance à l’histamine et un SAMA. Tu sais que les mastocytes libèrent de l’histamine, et dans le SAMA, les mastocytes ont une activité exacerbée. On peut ainsi entrer dans un cercle vicieux, où le blocage du métabolisme de l’histamine entretient l’hyperactivité mastocytaire.
On entre dans un cycle d'auto-alimentation. En plus de cela, de nombreux déclencheurs du SAMA peuvent également affecter ta capacité à décomposer l'histamine (ex : mycotoxines). C'est l'une des raisons pour lesquelles on constate souvent SAMA et intolérance à l'histamine ensemble. Les symptômes courants associant SAMA et intolérance à l'histamine comprennent :
J’insiste et je rappelle toutefois que SAMA et intolérance à l'histamine ne sont pas synonymes, et que ces conditions sont encore différentes des réactions allergiques induites par les IgE.
Thangam, Elden Berla et al. “The Role of Histamine and Histamine Receptors in Mast Cell-Mediated Allergy and Inflammation: The Hunt for New Therapeutic Targets.” Frontiers in immunology vol. 9 1873. 13 Aug. 2018, doi:10.3389/fimmu.2018.01873
Fernández-Reina, Alberto et al. “What We Know and What We Need to Know about Aromatic and Cationic Biogenic Amines in the Gastrointestinal Tract.” Foods (Basel, Switzerland) vol. 7,9 145. 4 Sep. 2018, doi:10.3390/foods7090145
Lu, Fangli, and Shiguang Huang. “The Roles of Mast Cells in Parasitic Protozoan Infections.” Frontiers in immunology vol. 8 363. 6 Apr. 2017, doi:10.3389/fimmu.2017.00363
Chang, Hui-Hsiang et al. “Dietary perilla oil inhibits proinflammatory cytokine production in the bronchoalveolar lavage fluid of ovalbumin-challenged mice.” Lipids vol. 43,6 (2008): 499-506. doi:10.1007/s11745-008-3171-8
Kempuraj, D et al. “Inhibitory effect of quercetin on tryptase and interleukin-6 release, and histidine decarboxylase mRNA transcription by human mast cell-1 cell line.” Clinical and experimental medicine vol. 6,4 (2006): 150-6. doi:10.1007/s10238-006-0114-7
Li, Yao et al. “Quercetin, Inflammation and Immunity.” Nutrients vol. 8,3 167. 15 Mar. 2016, doi:10.3390/nu8030167
Kritas, S K et al. “Impact of mold on mast cell-cytokine immune response.” Journal of biological regulators and homeostatic agents vol. 32,4 (2018): 763-768.
On se retrouve dans cet article pour découvrir la seconde partie de Intestin poreux, cerveau poreux et maladies neuropsychiatriques ½. Après t’avoir exposé les mécanismes impliqués, je te présente les thérapies adjuvantes en psychiatrie intégrative.
La stimulation vagale, ou stimulation neuro-vagale (SNV), est un procédé d’électrostimulation auriculaire, qui envoie de petites impulsions électriques non invasives. L’utilisation de la stimulation vagale a été approuvée par la FDA en 1997 pour accompagner les soins prodigués aux personnes souffrant d’épilepsie pharmaco-résistante et de dépression, à partir de 12 ans. Cette thérapie donne de bons résultats et la recherche tente désormais de savoir si elle pourrait bénéficier à d’autres soucis de santé.
En effet, comme expliqué dans mon précédent article, le nerf vague a des propriétés anti-inflammatoires (↓ cytokines). Son activation permettrait de réduire la neuroinflammation qui entretient des troubles tels que la fibromyalgie, les migraines, polyarthrite rhumatoïde mais aussi les MICI, gastroparésie… In fine, toute maladie pouvant bénéficier de la neuromodulation, et il y en aurait beaucoup. Toutefois, il faut noter que les effets prennent du temps à survenir (de plusieurs mois, jusqu’à 2-3 ans) car la SNV est comme un entrainement sportif du nerf vague, qui deviendra plus tonique et efficace au fil du temps.
Les appareils de l’entreprise spécialisée Schwa-medico sont recommandés par les médecins. Actuellement en France il n’existe pas de remboursement pour un tel appareil. Il est toutefois recommandé d’apprendre à l’utiliser auprès de son médecin prescripteur pour connaitre la fréquence adaptée.
Également, le neurofeedback semblerait intéressant pour la dépression et l’anxiété. Des professionnels formés existent en France.
Ça peut paraître cliché d’indiquer à une personne dépressive de se mettre à la méditation ou au yoga, et pourtant… Les effets sont bien là. Etant donné que la fonction vagale est directement reliée à notre réponse face au stress, un travail profond sur ces mêmes causes qui stressent l’individu permet assurément une atténuation des symptômes. En particulier, les thérapies centrées sur la respiration sont très pertinentes. Voici des outils recommandés :
Toutes les formes de stress mettent l’organisme sur le mode sympathique du système nerveux, un contexte plutôt pro-inflammatoire et non favorable à un intestin et microbiote en bonne santé (et nous avons vu l’importance de leur intégrité dans l’article précédent). Dans des conditions normales, un stress provoque l’activation du système nerveux sympathique et une cascade de réactions pro-inflammatoires. Ces éléments sont nécessaires à un instant T, mais ne devraient pas être chroniques car le système parasympathique ne peut plus reprendre sa place (charge allostatique).
Aussi, la pratique de l’hypnose et les thérapies cognitivo-comportementales peuvent donner de bons résultats, associées aux autres mesures.
Comment module-t-on en première intention le microbiote intestinal ?
Par l’alimentation ! Un levier super puissant et jamais abordé en consultation de psychiatrie. Voyons donc les possibilités.
Les oméga 3 (EPA, DHA) et oméga 6 (acide arachidonique) sont des éléments très importants dans le maintien de l’intégrité et fonction du système nerveux et système immunitaire. En particulier, les AGPI oméga 3 agissent directement sur la neurotransmission et expression génétique. Le DHA affecterait également l’écosystème intestinal dans sa structure et fonctions.
Leur supplémentation aurait un effet positif sur la réduction des symptômes de ces maladies. Les dernières données suggèrent que les AGPI oméga 3 modulent la composition du microbiote intestinal et aident à la normaliser après avoir perturbé le stress environnemental.
Actuellement, les AGCC sont considérés comme des médiateurs dans l'intestin et le cerveau en raison de leur rôle neuroactif, anti-inflammatoire et de leurs effets bénéfiques sur la santé du cerveau. Les fibres solubles, les protéines et les peptides, qui ne sont pas dégradés dans la partie supérieure de l'intestin par les enzymes digestives, sont métabolisés par le microbiote intestinal dans le caecum et le côlon. Leurs principaux produits sont les AGCC, notamment l'acétate, le propionate et le butyrate. Le butyrate est la principale source d'énergie des colonocytes et protège contre l'inflammation. L'acétate et le propionate peuvent aussi moduler l'inflammation ; ils augmentent également la production de certains peptides qui affectent la satiété et le transit intestinal.
Les AGCC régulent également la perméabilité de la BHE. Dans une étude préclinique, la colonisation de souris sans germes avec Clostridium tyrobutyricum (un producteur de butyrate) ou avec Bacteroides thetaiotaomicron (un producteur d'acétate et de propionate) a diminué la perméabilité de la BHE et a été associée à une expression accrue de la protéine occludine dans le cortex frontal et l'hypothalamus. Dans un modèle animal, l'administration intrapéritonéale et intraveineuse de butyrate de sodium a empêché la dégradation de la BHE et favorisé l'angiogenèse et la neurogenèse.
Précédemment, nous avons parlé de la neuroinflammation qui caractérise la plupart des maladies neuropsychiatriques. Elle résulte de l'activation des cellules microgliales et de la présence de leucocytes infiltrants périphériques dans le parenchyme du SNC. Lorsque les cellules microgliales sont en homéostasie, elles ne produisent pas de médiateurs pro-inflammatoires. Par conséquent, il n'y a pas de cellules immunitaires périphériques infiltrantes dans le cerveau et il n'y a pas de neuroinflammation. Les AGCC et les métabolites du tryptophane peuvent empêcher l'activation des astrocytes et des cellules microgliales en bloquant les facteurs de transcription pro-inflammatoires, ce qui conduit à l'homéostasie dans le cerveau.
La pratique d’une activité physique régulière offre de nombreux avantages pour la santé, et se révèle une bonne stratégie pour réguler les réponses physiologiques de l’organisme face au stress. Il a été démontré que le sport module la flore intestinale dans le bon sens. Lorsque l’on compare le microbiote d’athlètes professionnels à celui de personnes sédentaires, les sportifs présentent une flore plus riche en AGCC, AGCC qui sont augmentés au cours de l’exercice physique.
Si tu t'intéresses de près à la dépression, tu as certainement vu récemment passer la sortie d’une revue parapluie (juillet 2022) qui a mis à mal l’hypothèse selon laquelle la dépression résulterait d'un déséquilibre de la sérotonine (faisant de fait voler en éclats l’utilisation des IRSS). Plutôt que d’argumenter de mon côté, je te traduis la conclusion de cette revue et t’invite à la consulter :
Notre examen complet des principaux volets de la recherche sur la sérotonine montre qu'il n'y a aucune preuve convaincante que la dépression soit associée ou causée par des concentrations ou une activité de sérotonine plus faibles. La plupart des études n'ont trouvé aucune preuve d'une réduction de l'activité de la sérotonine chez les personnes souffrant de dépression par rapport aux personnes sans dépression, et les méthodes visant à réduire la disponibilité de la sérotonine en utilisant la déplétion en tryptophane n'abaissent pas systématiquement l'humeur des volontaires. (…) Cette revue suggère que l'énorme effort de recherche basé sur l'hypothèse de la sérotonine n'a pas produit de preuves convaincantes d'une base biochimique à la dépression. Ceci est cohérent avec la recherche sur de nombreux autres marqueurs biologiques. Nous suggérons qu'il est temps de reconnaître que la théorie de la dépression fondée sur la sérotonine n'est pas étayée empiriquement.
Ceci explique bien pourquoi si peu de personnes atteintes de dépression chronique ne voient pas leur maladie résolue. Ils se sentent plutôt ensuqués mais ça ne règle pas le problème. Que peut-on faire ?
Deux probiotiques semblent se démarquer en tant que thérapie adjuvante contre la dépression :
D’ailleurs, le laboratoire pionnier qui commercialise leur association, Lallemand, a déposé le brevet CEREBIOME®. Il s’agit du premier et unique psychobiotique approuvé par les autorités (au Brésil et Canada) dans le traitement de la dépression et anxiété. Dans une étude pilote récente de 2021, 10 participants dépressifs ont reçu ce psychobiotique (3x109 CFU) durant 8 semaines. Ils ont noté des « améliorations significatives des symptômes cliniques affectifs » dès la 4e semaine, effets qui se sont maintenus à la 8e semaine. Le sommeil était aussi meilleur et aucun effet secondaire n’a été relevé.
Et puis, il y a aussi la question de la thérapie par les psychédéliques, mais ce sera pour une autre fois 😉
Plusieurs études ont suggéré que les agents infectieux pourraient être des facteurs déclenchants dans l’étiopathogénie de la maladie d’Alzheimer (virus, bactéries, champignons, parasites).
Une étude randomisée en double aveugle de 2019 a présenté des résultats encourageants dans la prise en charge d’Alzheimer. Grâce à une supplémentation de probiotiques, B.longum et Lactobacillus spp, en association avec du sélénium durant 12 semaines, les personnes souffrant d’Alzheimer ont eu une amélioration de leurs fonctions cognitives et métaboliques, ainsi qu’une réduction du stress oxydatif et des anomalies métaboliques (glycémie et lipides sanguins) par rapport au groupe prenant uniquement du sélénium et groupe contrôle
Beaucoup d’enfants et adultes atteints du TSA présentent généralement des symptômes digestifs. Le lien étroit avec la sphère digestive est assez évident par la clinique. Plus l’autisme est sévère, plus les symptômes gastro-intestinaux le sont : diarrhée, constipation sont très courants et s’alternent généralement. Les enfants autistes présentent une flore plus pauvre en bactéries fermentatives comme Prevotella copri, ils produisent donc bien moins d’AGCC, et ont globalement une flore plus pauvre.
Chercheur clé dans ce domaine, le Dr James B. Adams a réalisé avec ses collègues en 2017 un essai clinique ouvert avec 18 enfants (7 à 16 ans), comparativement à 20 enfants neurotypiques non traités. L’étude a duré 18 semaines :
La transplantation fécale de sujets sains à permis de réduire chez les enfants atteints de TSA jusqu’à 80% de leurs symptômes gastro-intestinaux. Aussi, les symptômes comportementaux se sont améliorés et ont été conservés 8 semaines après le traitement. Fait prometteur : deux années après la TMF, la plupart des améliorations persistaient.
Les auteurs reconnaissent bien la problématique d’un essai ouvert et suggèrent d’approfondir cette piste avec des essais randomisés, en double aveugle et contrôlés par placebo, étant donné ces résultats encourageants.
Pour le trouble bipolaire, la recherche est plus compliquée, très certainement en raison de l’hétérogénéité des formes de bipolarité et de la complexité du microbiote associé. Toutefois, une revue systématique récente (2022) a conclu :
L'apport alimentaire ou la supplémentation en acides gras insaturés, principalement en oméga-3, semble être associé à une amélioration des symptômes du trouble bipolaire, ainsi qu'avec les fruits de mer, l'acide folique et le zinc. Des études ont révélé des effets variables, principalement non significatifs, de la supplémentation en créatine, carnitine, vitamine D, inositol ou NAC sur la bipolarité. Il existe des résultats prometteurs associés à la coenzyme Q10 (Coq10) et aux probiotiques. Pris ensemble, ces résultats préliminaires suggèrent que des approches diététiques pourraient être incluses dans le cadre de son traitement. Compte tenu également du risque élevé de troubles métaboliques chez les personnes atteintes de bipolarité, elles devraient être encouragées à choisir des modes de vie alimentaires sains, y compris la consommation quotidienne de fruits, de légumes, de fruits de mer et de grains entiers.
Pourquoi le CoQ10 semble si intéressant pour le trouble bipolaire ? Une hypothèse serait que la bipolarité résulterait d’un trouble du complexe PDH (pyruvate déshydrogénase) et donc, d’une altération du métabolisme énergétique. L’association d’une alimentation cétogène donne de bons résultats.
En 2015, Scheperjans et son équipe ont analysé le microbiote de 72 patients atteints de la maladie de Parkinson comparativement à celui de 72 sujets sains. Leur analyse du microbiote fécal des malades de Parkinson a permis de mettre en évidence un fort lien entre la maladie et l’axe microbiote-intestin-cerveau. Les patients présentaient :
Les malades de Parkinson semblent souffrir d’une dysbiose intestinale importante qui altère leur système nerveux entièrement. Des taux sanguins réduits de LPB (lipoprotein binding protein) sont détectés alors que ceux de LPS sont élevés.
Dans un essai clinique contrôlé par placebo, des patients atteints de la maladie de Parkinson ont été traités avec des probiotiques (Lactobacillus acidophilus , B. bifidum , L. reuteri et Lactobacillus fermentum) et l'échelle d'évaluation unifiée de la maladie de Parkinson de la Movement Disorders Society a été administrée avant et après l'intervention. Par rapport au placebo, le traitement probiotique a diminué les scores de l'échelle d'évaluation de la maladie de Parkinson, réduit la protéine C-réactive ultra- sensible, diminué les dommages oxydatifs et augmenté la défense enzymatique.
Les personnes atteintes de schizophrénie présenteraient un microbiote altéré avec :
Dans un essai, les patients (60) ont reçu une co-supplémentation de vitamine D (50 000 UI toutes les deux semaines) et probiotiques (8 × 109 UFC/jour de Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium bifidum, Lactobacillus reuteri et Lactobacillus fermentum) durant 12 semaines, contre placebo, pour évaluer l’effet clinique sur la schizophrénie chronique, à la lumière du score PANSS. L’essai a révélé :
Dans une autre étude pilote, les chercheurs ont travaillé sur le lien entre Candida et incidence de la schizophrénie. Cette étude a conclu :
Toutefois, ces effets concernés les sujets masculins. Pour eux, le traitement probiotique a permis de normaliser les niveaux d’anticorps anti-candida, les troubles digestifs, indiquant une direction positive prise par la flore commensale.
Quelle pourrait être ma conclusion finale pour clore ce grand article ?
Que la complexité des maladies neuropsychiatriques n’est pas aisée à dompter, il reste un sacré bout de chemin à effectuer. Toutefois, avec l’émergence de la recherche sur le microbiote (très récente dans l’histoire de la science), je pense que l’on tient quelque chose. Le fait est que notre flore intestinale semble avoir un impact sur à peu près tous nos différents systèmes, y compris notre expression génétique. Donc, une personne prédisposée/à risque d’une maladie neuropsychiatrique peut voir comme élément déclencheur sa dysbiose intestinale et syndrome de porosité intestinale.
Certains auteurs avancent dans leurs recherches que les maladies psychiatriques pourraient grandement bénéficier d’une prise en charge incluant un travail sur le nerf vague, associé à l’administration de probiotiques spécifiques, voire carrément d’une transplantation de microbiote fécal (les études sur l’autisme en sont un bon exemple).
Mais il est important d’envisager le problème dans sa globalité. Par exemple, le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) survient après un évènement traumatisant, qui laisse une trace profonde dans le cerveau de l’individu. Cet évènement « s’ancre » et modifie en profondeur le fonctionnement du cerveau et du système nerveux, constamment actionnés sur le mode du stress, du combat et de la fuite. Ce type d’impact a, à coup sûr, des répercussions sur la sphère digestive (communication bidirectionnelle, n’oublions pas). C’est pourquoi la prise en charge devrait à mon sens associer une psychothérapie adaptée, avec une intervention nutritionnelle et un travail « physique » avec le nerf vague (chiropracteur, kiné spécialisé, neurofeedback, acupuncture, thérapie de stimulation du NV…). Cette trithérapie permet d’assurer au patient une intervention globale et fonctionnelle de sa problématique.
Prendre en charge un trouble psychiatrique n’est jamais aussi simple que d’administrer un probiotique ou un complément alimentaire. La diète l’emporte toujours, nettement supérieure, car la modulation du microbiote est plus complète. Dans ma pratique, j’ai beaucoup utilisé l’alimentation cétogène pour prendre en charge nutritionnellement les patients souffrants de tels troubles. La plupart du temps, les symptômes digestifs étaient améliorés. Pour la cognition, c’était au cas par cas, il faut tester !
Une chose est sûre, l’intestin est réellement notre deuxième cerveau 🦠
Johnson, Rhaya L, and Christopher G Wilson. “A review of vagus nerve stimulation as a therapeutic intervention.” Journal of inflammation research vol. 11 203-213. 16 May. 2018, doi:10.2147/JIR.S163248
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Severance, Emily G et al. “Probiotic normalization of Candida albicans in schizophrenia: A randomized, placebo-controlled, longitudinal pilot study.” Brain, behavior, and immunity vol. 62 (2017): 41-45. doi: 10.1016/j.bbi.2016.11.019
J’ai toujours été très intéressée par les maladies neurologiques et psychiatriques. La recherche sur l’axe microbiote-intestin-cerveau est désormais un sujet ancré dans la littérature et dont les conclusions sont encourageantes pour la compréhension de ces troubles. Malheureusement, leur application en tant qu’agents adjuvants en psychiatrie est loin d’être généralisée. Les prises en charge de la plupart des troubles neuropsychiatriques reposent sur des médicaments. Par exemple, les patients atteints de dépression se voient prescrire des anti-dépresseurs, des anxiolytiques mais quid du microbiote dysbiotique ? de la porosité intestinale ? qui sont pourtant des constats réguliers en consultations et dans les études. Aux USA, certains médecins pratiquent la psychiatrie intégrative, prenant en charge leurs patients dans leur globalité et tenant compte de leur terrain. En France, cela demeure bien trop rare, si ce n’est inexistant. Tout au plus, certains gastro-entérologues se saisissent du sujet, mais pas les psychiatres. Pourtant, le patient aurait tout à gagner d’une fusion de ces compétences, mais pour l’heure, je me suis dit que rédiger un article à ce sujet serait déjà ça de pris, car je reçois régulièrement des questions concernant la connexion possible entre santé intestinale et santé mentale. Je m’en réjouis. Oui ! toutes deux sont intrinsèquement liées, comme des sœurs jumelles. Si tu es atteint d’une maladie neurologique, d’une maladie psychiatrique, ou bien que tu sais être prédisposé (antécédents familiaux), qu’un proche en souffre, ou que tu es professionnel de santé confronté à ces soucis, cet article te dépeint pourquoi tu as raison de soupçonner cette intime relation.
Mais également les migraines et différentes formes d’épilepsie.
Le tractus gastro-intestinal et le cerveau se développent à partir de parties étroitement liées de l'embryon. Ces deux parties ont en commun des barrières vasculaires spécifiques et spécialisées, à savoir la barrière épithéliale intestinale et la barrière hémato-encéphalique (BHE). Le développement de la BHE commence au début de la vie intra-utérine et se poursuit jusqu'aux premiers stades postnatals de la vie. Une bonne formation de la BHE fournit un microenvironnement adéquat pour la croissance et la spécification des neurones. La BHE, lorsqu'elle est intacte, protège contre la colonisation du microbiote au moment crucial du développement cérébral du nouveau-né. Dans la période postnatale, il protège également des métabolites bactériens et de l'exposition à de nouvelles molécules lors du basculement métabolique (lorsque la dépendance aux glucides passe au catabolisme des acides gras). Ce contrôle du passage et des échanges de nutriments et de particules entre le sang et le cerveau assure l'homéostasie du système nerveux central (SNC). Le microbiote peut affecter la perméabilité à la BHE chez les souris fœtales et adultes.
Le terme de « intestin poreux » désigne le fait que la barrière intestinale est devenue perméable. Vulgairement, elle fuit. Il ne s'agit pas d'une maladie ou d'une affection en soi. C'est un symptôme d'inflammation et de déséquilibre qui a de nombreuses causes. La liste des problèmes de santé associés à une perméabilité intestinale est de plus en plus importante, à mesure que la recherche fait du lien et s’intéresse au microbiote. Actuellement, il existe plus de 19k articles de recherche sur la perméabilité intestinale.
Notre intestin grêle a une fonction double :
Notre épithélium intestinal (schématisé ci-dessous) se renouvelle très rapidement et efficacement, mais ce renouvellement doit être finement orchestré par l’organisme, sous peine de créer un déséquilibre.
La monocouche épithéliale intestinale est composée de différents types de cellules épithéliales spécialisées :
Collectivement, ces cellules forment une barrière normalement imperméable grâce aux jonctions serrées intracellulaires, aux jonctions adhérentes et aux desmosomes. Également, derrière patrouillent de nombreuses cellules immunitaires, prêtes à agir à la moindre introduction anormale (plaque de Peyer).
Il a donc une fonction de barrière protectrice, afin que les particules nocives pour nous ne puissent pas accéder à notre milieu intérieur (car la lumière intestinale demeure le milieu extérieur). L’intégrité et la fonctionnalité de notre paroi intestinale dépendent des molécules telles que la zonuline (découverte par le Dr Allesio Fasano et son équipe de recherche), l'occludine, la claudine 1, la E-cadhérine, JAM-1, les caténines, la cinguline et l'actine : c’est ce que l’on appelle les jonctions serrées et adhérentes.
Normalement, les entérocytes sont reliés entre eux par ces jonctions intercellulaires, qui empêchent les grosses molécules de passer dans la circulation sanguine. Les jonctions s'ouvrent sélectivement pour laisser passer certaines molécules, mais elles restent principalement fermées. Lorsque les jonctions sont enflammées ou dysfonctionnelles, elles se relâchent et les grosses molécules passent. Les substances qui passent par les jonctions intracellulaires sont considérées par notre système immunitaire comme étrangères, ce qui stimule une réaction du immunitaire.
L’intégrité de la couche épithéliale intestinale est une priorité pour qu’elle demeure fonctionnelle, qu’elle puisse continuer à remplir ses rôles. Également, la bonne santé du microbiote intestinal est de mise. Des milliards de bactéries commensales résident dans notre lumière intestinal et jouent un rôle vital dans la digestion et le développement du système immunitaire.
C’est une perpétuelle adaptation qui se joue entre nos cellules épithéliales intestinales (CEI), nos cellules immunitaires et notre flore, afin de nous protéger. Les CEI captent les changements du microbiote et signalent aux cellules immunitaires de s’adapter et d’intégrer les nouvelles informations. Malheureusement, des signaux négatifs sont également intégrés, et peuvent déclencher une réaction du système immunitaire anarchique (ex : maladies auto-immunes) et une inflammation systémique (généralisée). Ce schéma récapitule les coupables rencontrés et les conséquences :
La BHE est constituée de cellules endothéliales capillaires, qui forment ce que l’on nomme « l’unité neurovasculaire » et qui comprend également les neurones, la matrice extracellulaire, les péricytes et astrocytes. Ces cellules endothéliales capillaires sont reliées par des jonctions serrées intracellulaires et ces dernières contrôlent le passage des substances présentes dans le sang vers le cerveau. Grâce à elles, l’équilibre du SNC est maintenu, dans des conditions homéostasiques. Mais ! Le microbiote peut affecter la perméabilité de la BHE, à l’image de la barrière intestinale.
Récemment, quelques études ont suggéré que le microbiote peut affecter directement le cerveau et l'intestin de plusieurs manières. Avec les protéines de transport sélectives, la BHE permet aux nutriments, à l'oxygène, aux acides aminés, à certains médicaments et au glucose de pénétrer dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) et empêchent les autres. Dans le même temps, il permet la diffusion de nombreuses petites molécules polaires, de gaz dissous, d'hormones et des molécules hydrophiles. Comme les barrières partagent des protéines et caractéristiques communes, il ne fait aucun doute qu'elles peuvent être sensibles à des mécanismes similaires de violation, qu'ils soient biochimiques ou physiques, ce qui soutient l’hypothèse d'un syndrome plausible intestin perméable/cerveau perméable.
Problème : le cerveau est un organe extrêmement gras, environ 60 %. C’est le second organe le plus riche en graisses, après le tissu adipeux. Cette information est capitale : la plupart des toxines sont lipophiles. Autrement dit, le risque d’accumulation cérébrale serait très grand s’il n’existait pas de frontière fonctionnelle.
L'affaiblissement de la BHE peut être le résultat d'une perturbation des cellules endothéliales due à un dysfonctionnement de la P-glycoprotéine. Les neurones peuvent influencer la perméabilité, tout comme la matrice extracellulaire et les cellules non neuronales, notamment les astrocytes, péricytes et les cellules endothéliales vasculaires.
Le nerf vague, dixième nerf crânien et acteur principal du système nerveux parasympathique (SNP), part du tronc cérébral jusqu’à l’abdomen et participe à de nombreuses fonctions, dont notre digestion. Son neurotransmetteur « maître » est l’acétylcholine (ACh), qui stimule entres autres les contractions musculaires du SNP via les récepteurs nicotiniques et muscariniques. Ses fibres nerveuses sont réparties comme suit :
Il s’agit de celui que l’on nomme « deuxième cerveau » à juste titre : un réseau électrique propre à l’intestin, et très similaire dans sa structure et fonctionnement. Le SNE est constitué de deux plexus :
Il règne sur la sphère digestive, orchestre ses fonctions et communique avec le nerf vague via l’activation cholinergique (récepteurs nicotiniques). Les neurones du SNE sont en relation étroite avec les cellules du système immunitaire adaptatif et inné et régulent leurs fonctions et activités. Le SNE produit plus de 30 neurotransmetteurs (hormones, peptides) et peut les libérer dans la circulation sanguine. Ces éléments traverseront la BHE pour apporter des informations au cerveau, soutenus par le nerf vague qui travaille en parallèle.
Les cellules du système immunitaire, largement présentes au niveau de l’intestin comme nous l’avons vu précédemment, sont capables de générer des molécules pro-inflammatoires qui rejoignent la circulation sanguine et peuvent atteindre le cerveau (→ neuroinflammation). Par exemple, il a été observé que des patients atteints de trouble dépressif majeur (TDM), de trouble bipolaire et de schizophrénie avaient des taux de cytokines pro-inflammatoires dans le sang élevés, ainsi que d’autres marqueurs comme la protéine C-réactive. L’observation était d’ailleurs similaire dans le liquide céphalo-rachidien.
Notre système immunitaire a la capacité de reconnaitre des éléments indésirables grâce à des récepteurs spécifiques (TLR : Toll-Like Receptors). Cette détection induit une cascade de signalisations pour produire des médiateurs pro-inflammatoires :
afin de les éliminer. Toutefois, cette inflammation locale, si persistante, peut induire une perméabilité de la BHE→ activation des cellules microgliales.
Selon la composition du microbiote, les neurotransmetteurs, leur métabolisme et leur synthèse peuvent être modulés, et donc, nos émotions et notre comportement également. Voici des exemples :
Cette production est censée agir principalement localement, sur le SNE. Mais ce peut être suffisant : le microbiote intestinal peut moduler l’activité sérotoninergique, dopaminergique, noradrénergique, glutamatergique et gabaminergique, et l'on sait que l’altération du métabolisme des neurotransmetteurs est un facteur pour de nombreuses pathologiques neuropsychiatriques. Aussi, la sérotonine peut être consommée par des bactéries et parasites et donc, toute dysbiose ou parasitose sera une potentielle menace pour la santé mentale.
Il a été démontré qu'une exposition chronique à des cytokines inflammatoires élevées peut entraîner une dépression. Un axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) surstimulé est le plus souvent observé chez les sujets souffrant de dépression plus sévère (c'est-à-dire mélancolique ou psychotique), lorsque les mécanismes inhibiteurs de la rétroaction du cortisol sont altérés, contribuant à la sursécrétion de cytokines. Cela pourrait s'expliquer par le fait que la surexpression des cytokines entraîne une réduction des niveaux de sérotonine. Dans cette optique, le traitement avec des agents anti-inflammatoires a le potentiel de réduire les symptômes dépressifs. Les maladies inflammatoires intestinales (MII) sont donc un facteur de risque important pour les troubles de l'humeur et l'anxiété, et ces troubles psychiatriques augmentent le risque d'exacerbation des MII.
Un stress important, de toute nature, va induire une grande production de cytokines pro-inflammatoires. Ces niveaux élevés et chroniques de cytokines activent en permanence le système limbique, un centre cérébral responsable de nos émotions et de notre comportement. En réponse, vont être stimulés l’hypothalamus (corticotrophine), puis l’hypophyse (ACTH) et les glandes surrénales pour produire et sécréter du cortisol, l’hormone reine du stress qui possède de grands effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Le cortisol agit sur plusieurs organes, dont le cerveau. Et inversement, le cerveau indiquera au nerf vague (fibres efférentes) de devenir hypotonique et de sécréter de l’acétylcholine pour inhiber les cytokines inflammatoires au niveau intestinal. Donc oui ! Un cercle bien vicieux…
L’axe microbiote-intestin-cerveau est désormais largement documenté et prometteur pour la prise en charge des maladies neurologiques et psychiatriques. Le rôle central que joue le nerf vague, en association avec bien d’autres acteurs, est absolument déterminant à comprendre si tu es concerné par l’une des maladies citées. Et c’est encore plus important si tu es praticien de santé : le travail sur le microbiote intestinal grâce à l’alimentation, les compléments alimentaires, l’amélioration de l’hygiène de vie et d’autres thérapies adjuvantes feront partie de tes conseils pour une prise en charge plus humaine et intégrative.
Je te laisse maintenant découvrir la seconde partie de cet article 😉
Lipski, Elizabeth. Digestive Wellness: Strengthen the Immune System and Prevent Disease Through Healthy Digestion, Fifth Edition . McGraw-Hill Education.
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Socała, Katarzyna et al. “The role of microbiota-gut-brain axis in neuropsychiatric and neurological disorders.” Pharmacological research vol. 172 (2021): 105840. doi:10.1016/j.phrs.2021.105840
Generoso, Jaqueline S et al. “The role of the microbiota-gut-brain axis in neuropsychiatric disorders.” Revista brasileira de psiquiatria (Sao Paulo, Brazil : 1999) vol. 43,3 (2021): 293-305. doi:10.1590/1516-4446-2020-0987
Un système lymphatique en parfait état de fonctionnement est essentiel à la santé et à la vitalité, mais cette partie de notre organisme, d'une importance pourtant incontestable, est largement négligée et malmenée. Notre système lymphatique est le centre d'assainissement intégré de votre corps, un peu comme la plomberie qui traite et évacue les déchets de chaque cellule, tissu et organe, les toxines auxquelles nous sommes confrontés chaque jour et les éléments pathogènes dont on se prémunit en permanence s'il est efficace. La lymphe, le liquide qui constitue le système lymphatique et qui est deux fois plus présente que le sang, collecte nos ordures et constitue le plus grand système circulatoire du corps humain. Le système lymphatique a également pour rôle d'absorber les graisses et les vitamines liposolubles du tube digestif pour les acheminer vers les cellules du corps. C'est également un élément essentiel du système immunitaire qui équilibre et maintient la répartition de nos fluides, et soutient le combat contre les agents infectieux. Mais le système lymphatique est dépourvu d'un mécanisme de pompage naturel, comme celui du cœur pour le système cardiovasculaire. Il nécessite d'être actionné par nos soins. C'est nous, au quotidien, qui aidons le système lymphatique à circuler, et ainsi faire progresser les déchets vers les ganglions, afin que tout y soit traité. Comment fait-on ?
Il n'échappe plus à personne que le monde dans lequel nous vivons nous assaille de produits synthétiques, toxiques en permanence, et que notre hygiène de vie de plus en plus mauvaise favorise les infections et maladies. Beaucoup de problèmes de santé pourraient être évités par le seul respect de la physiologie de notre corps, et prendre soin de son système lymphatique est une mesure essentielle de notre hygiène de vie. Atavi est là pour rappeler ces fondamentaux 😉
Dans n'importe quel programme visant à améliorer la santé, le système lymphatique devrait avoir une place de choix. Par exemple : si tu souhaites perdre de la masse grasse, et si tu ne fais attention à ce que ton système lymphatique soit fonctionnel, tu peux subir un relargage massif de toxines qui étaient empaquetées dans tes adipocytes (beaucoup de toxines sont liposolubles). Tu peux aussi faire face à une maladie auto-immune nécessitant un travail de soutien sur les voies de drainage, dont… Le système lymphatique ! Tout le monde en bénéficie, que ce soit en préventif ou curatif.
La congestion lymphatique est un facteur majeur d'inflammation et de maladie. Si la lymphe ne circule pas bien, les cellules sont empoisonnées par leurs propres déchets et le liquide lymphatique devient un cloaque toxique, ce qui entraîne fatigue, gonflement, infection, inflammation, maladie et autres symptômes, dont les principaux sont énumérés ci-dessous.
La combinaison d'un mode de vie sédentaire, d'une mauvaise alimentation et d'un environnement toxique contribue à ce phénomène. Des améliorations rapides de la qualité des cellules et du sang se manifestent une fois que des changements du mode de vie sont adoptés.
Voici plusieurs options que je recommande en consultations et qui sont accessibles à tous.
Bien que le système lymphatique n'ait pas de pompe comme le cœur pour le système circulatoire, le mouvement de la respiration, que nous faisons 24/24h, est une pompe lymphatique en soi et peut aider à diriger la lymphe dans la poitrine. Une respiration correcte est le plus important facilitateur de la fonction lymphatique. Une respiration superficielle constante entraîne une congestion lymphatique. Conseil : Augmente la circulation de la lymphe par une respiration diaphragmatique profonde. Inspire lentement par le nez, en poussant profondément le ventre vers l'extérieur. Laisse lentement ton souffle s'échapper par la bouche. Une respiration diaphragmatique profonde et lente, ne serait-ce que 5 à 10 répétitions (ou jusqu'à 10 minutes par jour), oxygènera le sang, fera circuler la lymphe, en particulier autour du foie, et procurera de nombreux autres bienfaits. Si possible, fais cet exercice à l'extérieur, à l'air frais.
La déshydratation est une cause fréquente de congestion lymphatique. La lymphe devient plus épaisse et moins mobile lorsqu'on est déshydraté. L'eau, et vraiment uniquement l'eau pure, peut réhydrater le corps de manière adéquate. A côté de ça, l'apport adéquat en minéraux est important et indissociable de l'hydratation de l'organisme. Bien entendu, une eau filtrée est encouragée.
Le brossage à sec de la peau favorise le drainage lymphatique des déchets toxiques, ce qui entraîne de nombreux autres avantages tels qu'une meilleure immunité, une peau rafraîchie et une réduction de la cellulite. Prends l'habitude de te brosser la peau à sec quelques minutes avant ta douche, ton bain ou ton sauna, à l'aide d'une brosse en poils naturels adaptée (marque Anaé® par exemple). Tu peux en trouver dans de nombreux magasins bio ou en ligne. Une pression forte n'est pas nécessaire - le système lymphatique est proche de la surface de la peau et il suffit d'une légère pression pour libérer la congestion.
Les vaisseaux lymphatiques se contractent lorsqu'ils sont exposés au froid, et se dilatent en réponse à la chaleur. Une douche chaude/froide en alternance est un type d'hydrothérapie qui utilise les propriétés de la température et de la pression de l'eau pour déplacer le liquide lymphatique stagnant, augmenter la circulation, stimuler la fonction immunitaire et le métabolisme. Après le brossage de la peau sèche, augmente la puissance de ta douche en alternant l'eau chaude et l'eau froide pendant 90 secondes à plusieurs minutes. Veille à toujours terminer par l'eau froide (à éviter en cas de grossesse ou de problèmes cardiaques).
Le système lymphatique dépend largement de l'activité des grands muscles du corps pour sa circulation. La stagnation due à la position assise toute la journée est un problème majeur. Les personnes qui restent assises devant leur ordinateur sans faire de pause développent un système lymphatique paresseux parce qu'elles ne bougent pas. La bonne nouvelle, c'est que tout exercice est bénéfique : bouge une minute ou deux toutes les 15 à 20 minutes, fais des flexions de genoux, promènes-toi entre midi et deux, étire-toi tout au long de la journée et mets en place une routine d'exercice régulière. Les exercices doux comme la marche, les étirements, le rebondissement (trampoline, corde à sauter) et la natation sont excellents pour déplacer la lymphe.
L'une des meilleures façons d'activer le flux lymphatique est de faire une marche rapide. La marche est une activité sportive qui exerce une attraction gravitationnelle sur le système lymphatique chaque fois qu'un pas est fait. Une marche rapide de 15 à 30 minutes par jour est un très bon départ, à maintenir. Si tu n'es pas en mesure de faire une marche rapide, même une marche tranquille est bénéfique.
L'utilisation d'un petit trampoline est l'un des moyens les plus efficaces pour réduire la congestion lymphatique, stimuler le flux lymphatique et faire travailler chaque cellule du corps. Le fait de rebondir doucement de haut en bas stimule la fonction lymphatique. L'attraction gravitationnelle provoquée par le rebondissement entraîne l'ouverture et la fermeture des valves lymphatiques à sens unique, ce qui fait circuler la lymphe. Pour tirer le maximum de bénéfices du rebondissement, commence par rebondir doucement de haut en bas sans que tes pieds ne quittent le tapis. Il s'agit d'un exercice à très faible impact et très efficace pour faire bouger le système lymphatique. Augmente l'intensité lentement car le rebondissement peut libérer pas mal de toxines si tu te lances trop vite (et envisage de prendre des chélateurs de toxines comme Biotoxin Binder de Cellcore).
Si tu n'as pas de trampoline, tu peux utiliser le même principe d'attraction gravitationnelle en utilisant un grand ballon de gymnastique. En t'asseyant dessus, tu peux effectuer de petits rebondissements courts et doux. Même de petits mouvements pendant de courtes périodes peuvent être très efficaces pour déplacer la lymphe, et c'est très simple à incorporer au quotidien (comme lorsqu'on travaille devant un ordinateur). La corde à sauter, dans un degré bien plus difficile et sportif, est excellente pour le mouvement de la lymphe.
Les étirements et les poses de yoga sont particulièrement efficaces pour déplacer la lymphe. Le fait de maintenir les étirements combinés à une respiration profonde consciente peut aider à diriger la lymphe dans les canaux profonds de la poitrine.
Le massage lymphatique réduit les gonflements, aide à détoxifier le corps et à accélérer la régénération des tissus et des cellules. Tu peux opter pour un massage du corps entier ou te concentrer sur des zones ciblées (comme les jambes). Par exemple, l'accumulation de liquide lymphatique dans la tête peut contribuer au brouillard mental, aux céphalées, à la sensation de pression dans la tête ou les oreilles, à la congestion des sinus, aux vertiges et étourdissements, voire à l'insomnie. Un simple automassage peut être utilisé pour faire descendre cette tension. Il s'agit d'une excellente technique de soulagement pour la saison des rhumes et des allergies. Essaie un massage de la tête avant de te coucher pour améliorer ton sommeil ou le matin pour réduire les poches du visage.
Le sauna à infrarouge en cabine constitue un mécanisme de désintoxication doux, généralement bien supporté et efficace. Ses ondes pénètrent profondément dans le corps, élevant la température de surface du corps, activant la circulation, la transpiration et l'excrétion des toxines de la lymphe et du sang par la peau. La chaleur augmente également le rythme cardiaque et encourage une respiration plus profonde, ce qui stimule encore davantage le processus de drainage. Si tu as accès à un sauna infrarouge en cabine, profite de cet activateur lymphatique efficace. Pense à pratiquer une respiration profonde et consciente pendant le sauna pour renforcer le drainage lymphatique. Effectue une pause toutes les 15 minutes pour te doucher à l'eau froide pendant 30 secondes afin de favoriser encore plus la circulation et la stimulation de la lymphe. Si tu as un sauna à infrarouge en couverture, il te sera moins pratique d'alterner avec des douches froides, mais ce n'est pas grave dans le sens où ce n'est pas absolument nécessaire. Tu pourras terminer ta séance ainsi.
Les produits chimiques contenus dans les vêtements synthétiques (fabriqués à partir de produits pétrochimiques) sont absorbés par la peau, par le système lymphatique et s'ajoutent à la charge de toxines du corps. Les vêtements serrés peuvent également contribuer à une myriade de problèmes, dont la restriction du flux lymphatique. Choisis plutôt des vêtements confortables fabriqués à partir de fibres naturelles comme le coton, la soie, le lin, la laine ou d'autres fibres naturelles.
Les seins, les bras et la partie supérieure de la poitrine sont drainés par un grand groupe de ganglions lymphatiques situés dans l'aisselle. Tout soutien-gorge qui laisse des marques rouges ou des indentations parce qu'il est trop serré interfère avec la circulation lymphatique et peut contribuer à l'enflure des ganglions lymphatiques, à la fibrose mammaire et au cancer du sein. Pour les hommes, les pantalons et les slips serrés limitent la circulation du liquide lymphatique dans les testicules, provoquant une accumulation toxique qui peut entraîner l'infertilité et un risque accru de développer un cancer. Mesdames, évitez donc les soutien-gorge à armatures (en particulier les armatures métalliques) ou tout soutien-gorge serré et contraignant, et laissez vos seins libres dès que possible. Vous pouvez aussi opter pour des soutien-gorge en fibres naturelles. En règle générale, choisissez des pantalons et des sous-vêtements amples en fibres naturelles.
Votre peau est le plus grand organe d'élimination et d'absorption - ce qui va sur la peau va dans le corps, dans la lymphe et s'ajoute à la charge des déchets. Évite donc les produits qui contiennent des conservateurs synthétiques, des parfums, des agents moussants et d'autres produits chimiques synthétiques nocifs. Cherche plutôt des cosmétiques et des produits de soins de la peau qui utilisent des ingrédients naturels et bios, car ils seront finalement absorbés par la peau et traités par la lymphe.
La consommation d'aliments transformés, de malbouffe, de fast-foods, de boissons sucrées, de graisses trans, de farines et de sucres raffinés peut provoquer une inflammation et créer une congestion du système lymphatique. En donnant la priorité à des aliments non transformés, riches en nutriments et une hydratation suffisante, on améliore la fonction lymphatique. Les fruits et légumes, en particulier les légumes verts, sont précieux pour leur apport en eau et électrolytes (potassium notamment), et chlorophylle. Aussi, des lipides sains comme l'avocat, l'huile d'olive, l'huile de noix de coco, l'huile de palme, le ghee et le beurre bio sont tous excellents pour une lymphe de qualité.
Il existe des tisanes qui renforcent l'action lymphatique, comme le trèfle rouge, l'astragale, la molène, l'hydraste, le fenugrec, le gingembre, la racine d'indigo sauvage, la salsepareille, le sceau d'or et l'infusion de feuilles d'olivier. Tu peux intégrer l'une de ces infusions ou un mélange de plusieurs plantes dans ta routine quotidienne. Si tu es enceinte, si tu allaites ou si tu prends des médicaments, consulte un professionnel qui sera en mesure de te dire si tu peux en consommer, ou non.
Tu peux constater que ces conseils sont abordables, souvent gratuits et que la plupart demandent peu de temps et d'efforts. Ces conseils sont à intégrer à ton quotidien le plus possible pour te maintenir en bonne santé, mais ils revêtiront une importance capitale dans le cadre de protocoles de santé. Tous ces conseils font partie intégrante de mes recommandations en consultations, lorsqu'on travaille sur la thyroïde, la digestion, le sommeil etc. Le travail de la fonction lymphatique est un incontournable pour améliorer sa santé, en tant que voie de drainage très importante et sous-estimée.
En 2020, l'Assurance maladie établissait une prévalence des maladies cardio-neurovasculaires de 7,9 %. La première ligne de défense médicale face aux évènements cardiovasculaires sont les hypolipémiants, notamment les statines. Les statines sont une classe de médicaments qui visent à diminuer le taux de cholestérol sanguin, particulièrement le LDL-cholestérol. Elles sont prescrites à la fois en prévention primaire (facteurs de risque, antécédents familiaux) et secondaire d'évènements cardiovasculaires. Leur mécanisme d’action se concentre sur l'inhibition de l'enzyme hydroxyméthylglutaryl-Coenzyme A réductase (HMGCR), soit, l'enzyme clé de la voie du mévalonate qui donne naissance au cholestérol au sein des cellules. Les statines augmentent aussi la clairance du LDL-cholestérol en raison de l'augmentation des récepteurs LDL induite par l'inhibition de la HMGCR. La voie du mévalonate ne permet pas uniquement de fabriquer du cholestérol, mais bien d’autres molécules essentielles à notre physiologie, ce qui peut potentiellement induire des effets secondaires. Essayons de comprendre dans quelle mesure.
Un peu de biochimie… La voie du mévalonate se déroule dans toutes nos cellules, mais plus particulièrement au niveau du foie, le roi du métabolisme. C’est une réaction anabolique très énergivore, qui permet de synthétiser du cholestérol et d’autres molécules. La production de cholestérol comporte quatre étapes :
Les statines agissent sur la HMGCR que tu vois présentement notifiée d'une étoile jaune. Cette enzyme travaille sur la première étape de la voie : la synthèse du mévalonate. Ainsi, tous les autres composés censés être produits après le mévalonate seront possiblement insuffisants.
La synthèse de cholestérol est régulée en grande partie par nos hormones. Pour en apprendre davantage sur la régulation, je t'invite à regarder mon cours : Introduction au cholestérol et facteurs d'hypercholestérolémie. Comprendre la régulation est une grosse partie de l'équation pour contrôler le risque cardiovasculaire 😉
Comme nous venons de le voir, la voie du mévalonate permet d’obtenir bien d’autres molécules que simplement du cholestérol. En agissant en haut de la chaine, sur l’inhibition de la HMGCR, la statine agit de facto sur les autres productions qui devraient en découler. En 2015, Harumi Okuyama et ses collègues se sont intéressés à ces conséquences et ont publié une revue sans nuances qui décrit précisément comment l'inhibition de la HMGCR entraine des effets secondaires importants :
Comment ces éléments limités par les statines se traduisent-ils en symptômes ?
Après avoir parcouru la littérature la plus récente sur l'intolérance aux statines, il est certain que le sujet fait très clairement débat et que ça va durer. Cependant, les industriels et scientifiques reconnaissent timidement qu'il existerait une intolérance aux statines, mais ils l'attribuent majoritairement à la psychologie des patients. Moins de 5 % des personnes traitées par statine auraient réellement une intolérance au médicament d'après les essais contrôlés randomisés.
Alors une fois n'est pas coutume, je vais parler de mes observations et celles de confrères pour apporter davantage d'expérience de terrain. D'autres praticiens et moi-même ont pu observer des douleurs musculaires chroniques chez des patients traités par statines. La majorité de ces patients (et de certains praticiens) n'étaient pas du tout au courant des effets secondaires et n'auraient jamais pensé à faire le lien. On ne peut donc pas parler d'effet psychologique, argument largement exploité dans les revues rédigées par des personnes ayant de grands conflits d'intérêts. En effet, étant donné que depuis quelques années, des livres et articles sortent sur la toxicité des statines, beaucoup de scientifiques (non indépendants) ont avancé l'argument que ce tacle médiatique est responsable de la peur des patients, qui se mettent soudainement à avoir des symptômes. Ce n'est pas ce que j'ai observé sur le terrain puisque la plupart des patients n'étaient pas au courant de la polémique, mais les douleurs étaient bien là.
Notons tout de même qu'il semblerait que ces effets soient dépendants du type de statine, de la posologie, de l'âge et du sexe du patient, de sa génétique et également de comorbidités et autres médicaments associés, comme il l'est souligné dans ce revue. Les auteurs sont bien plus nuancés que celle précédente (conflits d'intérêts) mais ce schéma me semblait intéressant à traduire et à commenter :
Les plaintes les plus courantes (jusqu'à 72 %) rapportent des douleurs musculaires, que les sociétés savantes de cardiologie ont regroupé sous le terme de SAMS pour Statin-Associated Muscle Symptoms. Il n'existe pas encore de consensus (marqueurs, questionnaire) car les plaintes sont variables d'un patient à l'autre (douleurs, crampes, faiblesses, mobilité réduite...). La dernière définition en date proposée par la Canadian Consensus Working Group (2016) est :
Un syndrome clinique caractérisé par des symptômes significatifs et des anomalies de biomarqueurs qui est documenté par un test de challenge/déchallenge/rechallenge (CDR) utilisant au moins 2 statines (y compris l'atorvastatine et la rosuvastatine) qui n'est pas dû à des interactions médicamenteuses ou à des facteurs de risque non traités d'intolérance.
Pourquoi tant de symptômes musculaires ?
Eh bien parce que le muscle squelettique est jusqu'à 40 fois plus sensible à l'inhibition de la HMGCR que les hépatocytes (et tout autre cellule). Dans les cas plus sévères, mais aussi plus rares, une rhabdomyolyse a déjà été observée. Cela avait été notamment le cas avec la Cérivastatine, qui a été sortie du marché en 2001. Finalement, le tissu musculaire est l'objet principal des symptômes car il est vaste et un très gros consommateur d'ATP en continu, ATP qui peut être fortement limité dans sa production comme on l'a vu précédemment.
Les mécanismes proposés pour une éventuelle hépatotoxicité incluent l'induction de l'activité des caspases (apoptose), la diminution du CoQ10 et la formation de radicaux libres. Les transaminases, qui devraient être évaluées avant toute prescription de statine, sont susceptibles d'augmenter en raison d'une possible élévation de la perméabilité membranaire des hépatocytes, à cause du changement dans sa composition lipidique. La plupart des patients seront asymptomatiques et la supplémentation en CoQ10 et créatine semblent renverser la vapeur. Le type de statine apparait important, ainsi que le dosage et l'état du foie de la personne. Un autre médicament pris en parallèle de la statine augmenterait le risque d'effets secondaires hépatiques éventuels (CYP450).
Des études in vitro ont montré qu'il est possible que les statines diminuent la recapture de l'albumine par les cellules du tubule rénal proximal. Ce mécanisme s'expliquerait encore une fois par le manque d'isoprénoïdes, qui jouent un rôle dans la fonction des GTPases.
Le cerveau est l'organe le plus gras du corps humain, après le tissu adipeux, et est majoritairement fait de cholestérol. Le système nerveux utilise également beaucoup le cholestérol, notamment pour sa gaine de myéline. Il n'est donc pas surprenant que des troubles se manifestent à ce niveau. Des symptômes comme des pertes de mémoire, du brouillard mental, des neuropathies périphériques, jusqu'à la dépression sont rapportés. Le risque de maladies neuropsychiatriques est plus controversé mais l'on observe tout de même une baisse de l'activité sérotoninergique.
La gestion de la glycémie semblerait être altérée dans certains cas, notamment avec la prise de statines lipophiles, et chez des sujets prédisposés. Dans des études in vitro, l'expression des GLUT4 (tissu musculaire squelettique et tissu adipeux), à cause du manque d'isoprénoïdes, serait insuffisante et conduirait à une moindre entrée du glucose sanguin dans ces cellules. La diminution de la sensibilité au glucose est la première voie vers le diabète de type 2. De plus, la sécrétion d'insuline par le pancréas semblerait être perturbée en raison de l'action des statines sur les canaux calciques qui contrôlent sa sortie hors des cellules ß-pancréatiques. Ces mécanismes dépendent vraisemblablement du type de statine, de son dosage et du métabolisme de l'individu.
L'objectif de cet article se veut informatif et ne doit pas être pris comme substitut à l'avis de ton médecin. Si tu es traité par statine, et que tu souffres de symptômes, tu dois en faire part à ton médecin pour explorer les options qui s'offrent à toi. Il est fortement déconseillé de stopper seul un traitement médical en cours, et ce n'est absolument pas ce qu'encourage atavi.
Mettre en place une stratégie de modification de son hygiène de vie peut faire des miracles, et j'encourage les personnes dont les antécédents familiaux présentent des maladies cardiovasculaires et métaboliques (HTA, AVC, diabète de type 2, hypercholestérolémie primaire, hypothyroïdie...) à consulter. L'alimentation et l'activité sportive régulière sont d'excellentes armes de lutte contre l'hypercholestérolémie et l'oxydation lipidique. Ces changements devraient être proposés systématiquement en première intention. Malheureusement, force est de constater que ce n'est pas le cas (pour l'avoir vécu dans mes suivis). Les nutritionnistes et coachs sportifs ont un énorme rôle de prévention à jouer, encore sous-exploité.
https://data.ameli.fr/pages/pathologies/?refine.patho_niv1=Maladies%20cardio-neurovasculaires
file:///C:/Users/Utilisateur/Downloads/ad474658.pdf
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Okuyama, H et al. “Erratum. Correction to: Statins stimulate atherosclerosis and heart failure: pharmacological mechanisms.” Expert review of clinical pharmacology vol. 8,4 (2015): 503-5. doi:10.1586/17512433.2015.1055111
Ward, Natalie C et al. “Statin Toxicity.” Circulation research vol. 124,2 (2019): 328-350. doi:10.1161/CIRCRESAHA.118.312782
Mancini, G B John et al. “Diagnosis, Prevention, and Management of Statin Adverse Effects and Intolerance: Canadian Consensus Working Group Update (2016).” The Canadian journal of cardiology vol. 32,7 Suppl (2016): S35-65. doi:10.1016/j.cjca.2016.01.003
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Il revêt plusieurs noms : Reishi (Japon), Lingzhi (Chine), Ganorderma lucidum (nom latin) ou encore « champignon divin de l’immortalité » ou (champignon de l’éternelle jeunesse). Rien que ça ! Oui, mais ce n’est pas volé. Le champignon reishi a été l’un de mes outils favoris pour aider mes patients. Il possède énormément de vertus, dont je suis sûre que certaines sont encore à découvrir. Considéré dans le domaine de la mycothérapie comme le roi des champignons adaptogènes, il agit comme un véritable couteau suisse pour beaucoup de personnes. Les champignons médicinaux, très fragiles et éphémères, sont des bombes de santé. J’encourage toujours la consommation de champignons dans l’assiette, ils apportent de nombreux bienfaits, en particulier pour notre microbiote (et par extension notre métabolisme et immunité). Seulement, certains ne sont pas très bons. Clairement, le cèpe est divin, mais le reishi pas vraiment… Excepté en nutrithérapie. De nombreux champignons sont utilisés non pas pour satisfaire notre palais mais pour leurs effets étendus sur notre santé. Focus sur le grand reishi.
Les pays asiatiques l’utilisent et l’ont recensé depuis longtemps dans leur pharmacopée. Depuis très longtemps, ils l’utilisent pour ses effets stimulants sur le système immunitaire et la promotion de la santé. Evidemment, sans l’EBM, la médecine chinoise s’est uniquement fondée sur les effets empiriques constatés et l’expérience, mais l’on peut désormais creuser ses pouvoirs en science et dénicher ses applications thérapeutiques, preuves à l’appui, mais connues depuis longtemps.
Assez rarement disponible dans la nature, il a longtemps été objet de convoitise et réservé à une catégorie aisée. Sa consommation ancestrale en Chine était associée à davantage de vitalité, de longévité et de spiritualité. A l’état sauvage, le reishi pousse dans des zones humides, chaudes, avec un terreau spécifique, comme celles des régions subtropicales de l’Orient, ce qui expliquait sa rareté durant des siècles. La majorité du reishi disponible actuellement en compléments alimentaires est issue de cultures artificielles tant il est difficile à trouver. Sa fructification nécessite en temps normal plusieurs mois, avec des paramètres de température et de pH optimaux.
Concernant les composés bioactifs du ganoderma lucidum, qui lui confèrent sa haute renommée, on trouve principalement :
La teneur en ces différents composés sera variable selon plusieurs paramètres. Si l’on cherche de la précision pour un objectif thérapeutique particulier, comme pour le cancer, il est préférable de se tourner vers l’extrait de reishi, et de l’associer à un protocole global de nutrithérapie anticancer associé au traitement médical (à voir avec ton praticien).
Il s’agit de l’un des champignons les plus étudiés. En particulier, le domaine de l’oncologie s’intéresse de près à ses effets. Il est un formidable adjuvant naturel dans les thérapies anticancers. Il m’est très souvent arrivé de le recommander à mes patients atteints d’un cancer, que ce soit pour accompagner leur traitement (chimiothérapie, radiothérapie), ou en rémission pour renforcer leur terrain. Il a permis de diminuer la fatigue ressentie lors des traitements lourds, et à haute dose, les études montrent une participation à la réduction des cellules cancéreuses. Le reishi possède un effet immunomodulateur assez intéressant, notamment grâce aux B-glucanes.
Dans le cadre des études sur le cancer, le reishi a montré une capacité d’augmentation des concentrations des médiateurs chimiques de l’inflammation (cytokines, interféron), ce qui permet de renforcer l’efficacité de la thérapie. Il permet également de contrecarrer l’effet immunosuppresseur important de la thérapie. Ganoderma lucidum semble stimuler naturellement les fonctions immunitaires des patients atteints de cancer, en augmentant les taux de lymphocytes CD3, CD4 et CD8. C’est aussi le cas pour les macrophages, ces cellules immunitaires qui « nettoient ». Il active également significativement les cellules NK (tueurs natifs) et les cellules dendritiques.
Clairement, les études sur l’Homme manquent, bien que certaines aient déjà été menées et concluantes. Notamment, deux études ont montré des effets significatifs sur le cancer du poumon et cancer de la prostate chez l’Homme. Les chercheurs ont également noté une augmentation de 65 % de la qualité de vie des personnes atteintes d’un cancer (score Karnofsky).
La prise de reishi au cours d’un traitement oncologique doit être impérativement discutée avec son oncologue et/ou thérapeute spécialisé. Atavi ne recommande pas la supplémentation à l’aveugle et sans l’avis de professionnels.
Globalement, sa puissance s’exerce sur le système immunitaire et la fatigue (adaptogène). En association avec d’autres champignons, ou seul, ses bénéfices sont notables pour de nombreuses choses. C’est en cela que le reishi est le couteau suisse des champignons. S’il devait n’y en avoir qu’un à avoir sous le coude, ce serait lui !
C’est dont un formidable champignon pour travailler sur beaucoup de choses. Grâce à ses effets antioxydants, anti-inflammatoires et sédatifs, il peut soutenir de nombreuses conditions :
La plupart des études scientifiques menées sur le reishi utilise l’extrait de reishi et non la poudre du champignon entier. Ceci est dû au fait que les études s’intéressent tout particulièrement à ses effets thérapeutiques, qui nécessitent une haute concentration et précision dans le titrage des principes actifs (ce qui est possible avec l’extrait). Il convient donc de choisir la forme à consommer selon ses intérêts :
En raison de la grande précision nécessaire pour faire pousser le reishi, il est logique que le prix d’achat final suive. Pour cette raison, méfies-toi des prix trop attractifs, même si c’est tentant. Avec les champignons médicinaux, la qualité se paie. Parmi ceux que j’utilise et que j’ai recommandés à mes patients, le Mico-Rei de chez Hifas da terra est très bien, ainsi que le Reishi Supreme de la marque Supreme nutrition.
Note également qu’il doit être pris avec de la vitamine C. En effet, ses principes actifs sont largement mieux absorbés avec la prise concomitante de vitamine C.
https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD007731.pub3/full/fr?contentLanguage=fr
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK92757/
Gao, Yihuai et al. “Effects of water-soluble Ganoderma lucidum polysaccharides on the immune functions of patients with advanced lung cancer.” Journal of medicinal food vol. 8,2 (2005): 159-68. doi:10.1089/jmf.2005.8.159
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