L’épuisement des surrénales existe-t-il ?

Article publié le 19 janvier 2022
En 2002 est publié le livre Adrenal fatigue : the 21st century stress syndrome. Son auteur, James L. Wilson, introduit la notion de fatigue des glandes surrénales dans la communauté des médecines alternatives. Selon Wilson, une panoplie de signes et symptômes peuvent être attribués à un syndrome d’épuisement des glandes surrénales, induisant une difficulté de ces dernières à produire suffisamment de cortisol pour faire face à un trop grand stress. L’idée est que, suite à une exposition chronique et importante de stress, nos glandes surrénales produiraient d’importantes quantités de cortisol. Finalement, elles finiraient par être épuisées et ne plus en produire assez, faisant le nid des divers symptômes de la fatigue chronique ou du burn-out. Bien que ces symptômes soient réels et que les examens médicaux puissent révéler des anomalies hormonales, nous allons voir que les conclusions de la recherche présentent d’autres explications quant aux origines du syndrome. La théorie de la fatigue des surrénales Le syndrome Précisons d’abord qu’il existe des maladies propres aux glandes surrénales et reconnues par les sociétés savantes d’endocrinologie telles que : L’insuffisance surrénalienne secondaire : d’origine hypothalamique ou hypophysaire (défaillance en ACTH le plus souvent) La Maladie d'Addison : glandes surrénales hypoactives en raison d’une auto-immunité, tumeur, infection ou autre maladie identifiée. La production hormonale totale est altérée, notamment le cortisol et l’aldostérone. Ces affections altèrent la production d’hormones surrénales, en particulier de cortisol. La théorie de la fatigue surrénale concerne un autre phénomène : celui d’une hyperactivité puis hypoactivité des glandes surrénales, consécutives à un stress intense répété. Les glandes se détérioreraient et cela induirait : « Fatigue, insomnie, dépression, anxiété, perte de libido, pauvre tolérance au stress, mauvais sommeil, apathie, fringales de sucre et de sel, infections répétées, maux de tête, difficulté à cicatriser, cycles menstruels irréguliers, diarrhée, constipation, perte de cheveux, palpitations, extrémités froides, difficulté de thermorégulation, hypoglycémie, difficulté à effectuer les taches journalières, manque d’énergie, intolérances alimentaires, allergies etc » James Wilson écrit : « La fatigue surrénale regroupe un ensemble de signes et symptômes (un syndrome) qui se produisent lorsque les glandes surrénales fonctionnent en-deçà du niveau nécessaire. La fatigue surrénalienne se produit quand les glandes surrénales ne parviennent plus à assurer la demande face au stress ». Adrenal fatigue : the 21st century stress syndrome Le vol de prégnénolone Bien souvent, la sphère de la médecine fonctionnelle appuie cette théorie avec le « vol de prégnénolone » (pregnenolone steal). Cette hypothèse du « vol de prégnénolone » avance l’idée que le corps dispose d’une hiérarchie de production hormonale bien précise et que les hormones « en bas de la chaîne » ne pourraient pas être produites si tout le métabolisme est mobilisé pour la synthèse de cortisol. Cela conduirait éventuellement à des carences multiples en hormones stéroïdiennes comme la testostérone, les œstrogènes ou la DHEA. Comme on peut l’observer sur ce schéma, la prégnénolone représente un carrefour métabolique qui peut devenir soit cortisol soit DHEA, ce qui permettrait d’expliquer la baisse de la DHEA concomitante à la hausse du cortisol souvent observées lors des études ou en consultation. Cette théorie date de plusieurs années mais est encore utilisée en médecine fonctionnelle. Généralement, la personne est supplémentée en prégnénolone et/ou DHEA, et autres éléments comme des nutriments. Mais bien souvent, les patients ont peu d’amélioration de leur syndrome malgré des taux qui remontent dans les analyses. Cette synthèse est gouvernée par de multiples régulateurs qui se trouvent en dehors des glandes surrénales. Cela n’a rien à voir avec un pool en prégnénolone, et d’ailleurs, il n’existe pas qu’un seul pool de prégnénolone. Plusieurs cellules surrénaliennes sont capables de synthétiser différentes hormones stéroïdiennes. En fait, la recherche montre que les surrénales suivent très bien la cadence de production […]

ATAVI est une plateforme d'informations scientifiques indépendante : 

Pour accéder au contenu en illimité : 

magnifier