Comprendre ce que sont les biofilms

Article publié le 20 février 2022
Si tu as une infection ou une prolifération parasitaire/bactérienne (SIBO)/à levures (SIFO), en particulier celles qui ont des antécédents de résistance au traitement, il est très probable que tu aies une infection associée aux biofilms. Environ 80 % de toutes les infections gastro-intestinales sont causées et entretenues par des biofilms. D’ailleurs, beaucoup d’autres pathologies seraient liées aux biofilms d’après la recherche. En particulier, il est estimé que 40 à 50 % des récessions gingivales chez les adultes seraient liées aux biofilms. Les biofilms sont également des colonisateurs de dispositifs médicaux : prothèses mammaires, stents, cathéters, lentilles de contact, valves aortiques... Egalement, un lien a été établi avec les colites, vaginites, urétrites, conjonctivites, otites. Pourtant, le sujet est par exemple très bien connu des dentistes : la plaque dentaire est du biofilm dentaire. Mais la cavité orale est loin d’être un réservoir unique, au contraire. Notre intestin est une grande zone à risque d’en développer et une infection intestinale devrait comporter une stratégie anti-biofilm pour venir à bout des troubles tenaces. Deux caractéristiques rendent les infections aux biofilms chez l’humain particulièrement difficiles à traiter : Ils sont très résistants face à notre système immunitaire et aux agents antimicrobiens Ils seraient capables de relarguer des bactéries individuelles et morceaux de biofilm dans les tissus environnants, pouvant générer des maladies aigues apparaissant malgré un traitement important Que sont-ils ? Une « communauté » bactérienne Les bactéries ont tendance à « flotter » librement sous forme planctonique (individuelle). Lorsque ces bactéries individuelles se fixent à une surface, comme le tractus gastro-intestinal, elles s'agglutinent en une colonie. Les colonies plus grandes peuvent contenir différentes espèces (levures, parasites…), créant des structures très complexes, prémices de la matrice. Cette matrice forme une sorte de bouclier autour de l'amas, ce qui permet aux micro-organismes de se cacher à l'intérieur. Ils sont ainsi difficiles à détecter lors des tests et protégés des agents antimicrobiens. Le traitement des infections aiguës est généralement dirigé contre les formes planctoniques – ces formes individuelles qui sont donc très facilement accessibles par les agents antimicrobiens adéquats. Mais une fois que ces micro-organismes sont au sein du biofilm, l'infection devient chronique et extrêmement résistante aux traitements, voire aux défenses de l'organisme - le système immunitaire. Comme tu peux le voir ici, un biofilm est donc similaire à une communauté, un assemblage de différents microorganismes qui s’unissent pour former un environnement protecteur, quasi immunisant. Cette sorte d’abri visqueux les rend indétectables aux analyses et leur permet de se reproduire, réunir des nutriments pour prospérer et se propager. Au sein d’un biofilm, les microorganismes ne sont pas atteignables par nos globules blancs. Notre système immunitaire les détecte, mais il ne peut pas les atteindre, ce qui peut entraîner des conditions auto-immunes. La mise en place d’un biofilm englobe des mécanismes très complexes qui continuent d’être étudiés pour mieux percer le phénomène et le contrecarrer. Une génétique propre La recherche a montré des différences phénotypiques importantes entre les bactéries planctoniques et celles fixées. Les bactéries des biofilms montrent une expression génétique différente et particulière, après qu’elles se soient attachées à une surface. C’est ce que l’on appelle un « phénotype de biofilm ». Elles deviennent morphologiquement et biochimiquement distinctes de leurs homologues flottantes. En particulier, leurs gènes se modifient pour leur permettre de synthétiser des protéines qui vont faciliter leur attachement et agrégation en micro-colonies, ainsi que leur communication. Cette modification protéique est ce qui rend les biofilms inattaquables par les bactéricides. Un système de communication unique Et là on entre dans un sujet fascinant… On sait désormais que les bactéries communiquent entre elles grâce à un système de communication particulier appelé quorum sensing (détection du quorum). […]

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